Au château de Tournon, l'exposition
consacrée à l'art du portrait, par Marcel Gimond, présente de
nombreux bustes réalisés par l'artiste, souvent en deux versions,
plâtre et bronze. Le visiteur se pose naturellement la question :
mais comment passe-t-on de l'un à l'autre ? Mercredi, Maurice Adobati,
fondeur d'art bien connu dans la région, animait au premier étage
du château une démonstration de moulage, pour expliquer la
fabrication des sculptures en métal. En prenant comme exemple la
réalisation de statuettes emblématiques de sa production : les "Bocuse d'Or"décernés chaque année aux meilleurs chefs de la
gastronomie internationale, à l'issue du SIRHA de Lyon.
Tout d'abord l'artiste sculpte un
modèle en plâtre, bois ou autre matériau. Ce modèle sert à
fabriquer un premier moule. Il faut pour cela recouvrir l'objet d'une
couche d'élastomère, de manière a obtenir en chauffant une
empreinte, qui en refroidissant devient une sorte de moule mou,
facilement détachable. Ce moule est l'empreinte parfaite du modèle
original qu'on peut alors mettre de côté. Ensuite, le moule mou est
enduit intérieurement de cire rouge, pour obtenir un deuxième
modèle en cire, mais creux celui-là. Troisième étape : on
recouvre le modèle de cire avec du plâtre réfractaire, pour
obtenir une nouvelle empreinte, solide et susceptible de supporter
les hautes températures du métal en fusion. Le bronze est ensuite
introduit dans le modèle de cire, il prend la forme voulue, tandis
que la cire fond sous la chaleur et s'évacue par des trous prévus
(technique de la cire perdue). Il ne reste ensuite, après
refroidissement, qu'à extraire la statue de sa gangue de plâtre,
avant d'exécuter les finitions, nettoyer, ébarber, polir. Et une
statuette rutilante émerge.
Le public passionné a apprécié les
explications de M. Adobati et de son collaborateur. La présentation
pédagogique des différentes étapes du moulage, au premier étage
du château, est complétée par un rappel de techniques plus
anciennes, dont les moules de sable qui étaient utilisés avant les
matières plastiques. Remontons encore plus loin dans le temps, puisque l'invention de la fonderie date de l'âge du cuivre, entre -2500 et
-1800 ans ! Les moyens rudimentaires utilisés alors par les hommes
préhistoriques en disent long sur les capacités d'invention de
l'être humain.
Article publié dans le JTT du jeudi 3 novembre.
Article publié dans le JTT du jeudi 3 novembre.
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