Pourquoi Saint Martin ? Parce que le célèbre évêque de
Tours, qui donna la moitié de son manteau à un pauvre, était très populaire dans
nos campagnes. Et à l’époque, l’Ajoie dépendait du comté de Montbéliard,
diocèse de Besançon.
Les ripailles, ça se comprend : La Saint Martin , à la
mi-novembre, marquait la fin des travaux agricoles, chacun réglait ses baux,
payait ses dettes. Les récoltes étaient rentrées, les porcs gras à point. Et
comme les réserves pour l’hiver ne permettraient pas de les nourrir, c’était le
moment de les tuer, et de préparer leur viande, la fumer, la saler, pour la conserver. Ce qui ne
pouvait pas se garder, on le mangeait tout de suite. D’où le menu traditionnel de
la Saint Martin ,
à base de cochonnailles et de produits de saison :
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Bouillon aux
petits légumes
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Gelée de ménage
-
Boudin à la
crème, compote de pommes et salade de racines
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Grillades,
atriaux et rôti, accompagnés de rösti et salade verte
-
Sorbet à la damassine, eau de vie de prunes de la région
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Choucroute garnie
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Totché, un gâteau
régional à la crème épaisse, plutôt acidulé
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Crème brûlée
Il faut un solide appétit ! Tous les restaurants de la
région proposent ce menu pantagruélique, et affichent complet. Même si, dans
les familles, on se transmet les mille et une façons de cuisiner le porc, on
préfère « faire la
Saint Martin » en ville, où la fête bat son plein. A
Porrentruy (au nom prédestiné ?) : concerts, expos, marché de Saint
Martin, concours de vitrines sur le thème du cochon… On peut assister à des
courses de cochons, promener son cochon en laisse, et même dénicher quelques petites cochonneries
!
Rassurez-vous, si vous ratez le week-end du 11 novembre, ou
si vous aimez faire bombance, il y a une deuxième chance : une semaine
plus tard, c’est le « revira ». Avec une météo souvent complice, le fameux
été de la Saint Martin , comme le chantait Jean Ferrat :
« C'étaient mémorables festins
C'étaient délectables nuits blanches
Je priais que mon coeur ne flanche
A l'été de la Saint-Martin… »
Je priais que mon coeur ne flanche
A l'été de la Saint-Martin… »
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