Difficile d’intégrer la Poudrière, cette formation
professionnalisante, où les promotions comptent en général une dizaine
d’étudiants venus du monde entier, Chine, Inde, Russie, Italie … Hippolyte
Cupillard a eu la chance d’y être admis, et de finaliser ainsi ses études de
réalisateur en 2018. Après une formation initiale aux Beaux-Arts de Besançon, suivie
d’un Erasmus à la célèbre école d’art et design La Cambre de Bruxelles, ce
passionné de cinéma dès le plus jeune âge (ses parents étaient férus de ciné-club)
a pu côtoyer à La Poudrière tous les métiers nécessaires à la création d’un
court-métrage d’animation. Le vivier cinématographique de La Cartoucherie lui a
aussi permis de rencontrer des partenaires de travail et de se constituer un
réseau. Car fabriquer un film d’animation nécessite du temps, de l’argent et de
nombreuses techniques spécifiques. A partir d’une idée, viennent d’abord le
dessin et le scénario. Puis il faut mettre en mouvement les images, choisir
musique et bruitage, enregistrer, monter le tout, couper. Pour tout cela, trouver
des financements et des distributeurs.
Hippolyte a eu de la chance, son film de fin d’études, L’île
d’Irène a été programmé dans les festivals de courts métrages
d’animation, ce qui lui a permis de se faire connaître dans le milieu. Son
second film, La séance, un hommage au cinéma se relevant du Covid,
a été programmé dans les salles du Navire à Valence et du centre Pompidou à
Paris. S’il continue de travailler à ses propres créations, Hippolyte collabore
régulièrement avec d’autres réalisateurs comme animateur 2D ou dessinateur.
Ainsi pour le film « J’ai perdu mon corps » de Jérémie Clapin, primé
au festival de Cannes 2019 et à celui d’Annecy.
Le bouche-à-oreille fonctionne, même s’il fait appel au
crowdfunding pour financer le court métrage actuellement en gestation, Gemini,
dont le thème est : « Est-il possible de rêver jusqu’à oublier sa propre
réalité ? Est-il possible de s’enfoncer si profondément dans son monde
intérieur que l’on se libère de sa propre souffrance au travail ? ». Vaste
question, loin des scénarii populaires. Mais Hippolyte ne cherche pas la
notoriété, et en cela le cinéma d’animation se distingue vraiment du cinéma en
prises réelles. La création, tellement plus épanouissante, est son
objectif. Or Valence offre une intense activité de production visuelle. La
Poudrière explose de talents, les conditions idéales pour rendre Hippolyte
heureux.
Article publié dans Regard Magazine de mars 2024.
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