mardi 2 mai 2023

En Marches

Ce n’est pas un slogan politique, ni un appel à bouger, mais l’invitation à découvrir une région italienne méconnue : les Marches. A mi-hauteur de la Botte, côté Adriatique, les Marches ont été formées à partir d’une multitude de petites seigneuries indépendantes, réunies après bien des vicissitudes dans les états pontificaux. Dans un beau paysage de collines cultivées, avec le littoral de l’Adriatique et ses plages comme ligne d’horizon, onze fleuves descendent de l’Apennin vers la mer, délimitant des vallées isolées les unes des autres, avec chacune une capitale au riche patrimoine : Jesi, Fano, Macerata, Urbino, Recanati, Ascoli Piceno, Ancône ...

Les Grecs, Picéniens, Romains, Gaulois, Ostrogoths, Sarrasins s’y sont succédé, la région étant fertile, les villes riches, grâce aux ports commerçant avec Venise et l’Orient. Puis les seigneurs du Moyen-âge s’y sont fait la guerre, ainsi que l’Empereur et le Pape, jusqu’à l’unification italienne en 1861. Toutes ces civilisations ont laissé des traces, les châteaux, fortifications, palais Renaissance, églises baroques, bibliothèques et musées exposent des collections de peinture exceptionnelles.

Au 19è siècle, c’est enfin l’explosion de la vie : plus de 70 théâtres sont construits dans les Marches, et chaque année des festivals renommés s’y succèdent sans cesse. Il faut dire que les Marches sont une pépinière de génies artistiques : l’architecte Bramante, le peintre Raphaël, le poète Leopardi, ainsi que les musiciens Rossini, Pergolese entre autres… La religion y est aussi très présente, avec le sanctuaire de Lorette, ainsi que l’influence de Matteo Ricci, Jésuite parti évangéliser la Chine, et celle de Saint François qui y a fondé de nombreux monastères.


Cerise sur le gâteau : la nature exceptionnelle des Marches. Production agricole avec vignes, oliviers, céréales, qui assurent au voyageur une gastronomie des plus goûteuses. Nombreux parcs naturels, qui s’étagent de 1800 m jusqu’à la mer, paradis des sports de plein air. Les Marches, cette Toscane sauvage encore méconnue du grand public, rappelle la Drôme. Une région privilégiée des Dieux, placée depuis Jules César sous la protection de la Dea Fortuna, la déesse de la chance et de la fortune.

Article publié dans le Jtt. 

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