Chronique littéraire : Une partie de badminton, de Olivier Adam

La vie n’est pas une partie de badminton ! Ici, c’est celle de Paul, héros de ce roman psychologique, familial et social, qui en fait la démonstration.

Paul est un écrivain qui a connu la gloire à Paris et qui habite maintenant modestement en Bretagne, dans son village natal, gagnant sa vie grâce à ses articles pour le journal local. Il est amer, hypocondriaque, égocentrique, se voit comme un loser, fini. L’inspiration l’a abandonné, rien d’intéressant ne le motive dans ce coin perdu ; seules, la sensation de tranquillité et la contemplation des paysages côtiers lui apportent un peu de paix.

Et pourtant ! A force de se regarder le nombril, il ne voit pas que sa femme, sa fille, son fils, lui échappent peu à peu. Et que les groupes d’extrême-droite multiplient les attaques, les activistes refusent le bétonnage du littoral, les actes de violence se rapprochent … Toute une société bien vivante, bien mouvante, avec laquelle il va devoir se coltiner.

Personnages fouillés, intrigue bien menée, analyse sociologique féroce, beaucoup d’humour désabusé, Olivier Adam nous brosse un portrait d’homme emblématique de notre société désenchantée. Un personnage inadapté et souffrant, sorte de double fictionnel de l’auteur, mais capable d’empathie au final.

Olivier Adam, né à Paris en 1974, est un écrivain et scénariste reconnu. Nombre de ses romans ont été adaptés au cinéma.  

« Une partie de Badminton » est disponible en poche chez J’ai lu.

Chronique publiée dans le JTT du jeudi 25 février 2021.