vendredi 11 décembre 2020

Sur la piste du Grand Géant de la montagne de Tournon


1/ D’abord, trouver dans la rue du Doux le sentier escarpé qui grimpe dans la colline. On comprend tout de suite qu’il vaut mieux être bien chaussé et même avoir des bâtons, car dès le début le trajet est accidenté.

2/ Arrivé à mi-hauteur, sur un replat, au lieu-dit les Fourches, s’interroger sur l’étymologie du nom. C’est aux Fourches qu’était dressé le gibet où on pendait les brigands au Moyen-âge... A l’époque, ce lieu n’était pas envahi de végétation, mais visible de toute la vallée, donc propice à l’édification du peuple. Ce replat sépare la butte surmontée d’une forêt de cèdres à droite, de la montagne de Tournon à gauche.

3/ Prendre à droite, vers la forêt de cèdres qui fait partie de la propriété La Terrasse, dont l’entrée est située sur la route de Lamastre. Monsieur Foriel, propriétaire dans les années 1880-1930 du domaine et de toute la colline jusqu’à la tour Peyregourde, était un original, passionné d’ésotérisme, qui a dispersé des œuvres farfelues un peu partout. Le jeu de piste consiste à les retrouver, et donc ne pas avoir peur de se contorsionner entre les buis, les barbelés et les ronces.

4/ La forêt de cèdres est un lieu ombragé, magique, empreint de beauté et de mystère, qui domine la vallée ensoleillée. Au centre, une sorte de chapelle murée, avec à côté, un joli bassin circulaire. Enigme : Quel était l’usage de tout ça ? L’inscription : « chalet païen, construit par Léon Foriel propriétaire en 1906 » ne donne guère d’éclaircissement, sauf sur les convictions de son propriétaire. 

5/ Redescendre aux Fourches patibulaires et prendre à gauche. La maison en ruines sur le parcours est-elle hantée? Si oui, c’est par les métayers de M. Foriel, qui, à l’époque, y habitaient et cultivaient toute la montagne.

6/ En suivant le sentier, on évolue entre rochers, murets et végétation sauvage, en surplomb de la rue du Doux. Attention aux chutes, aux éboulis ! Soudain un reste de statue apparaît, une structure de métal et ciment, d’homme nu sans tête. C’est l’Homme primitif des Cévennes, d’après Foriel, une œuvre qui a subi les outrages du temps. Autrefois on interdisait aux petits Tournonnais d’aller jouer de ce côté, qui attentait à la pudeur !

7/ Quelques centaines de mètres plus loin, on arrive enfin au but :  la sculpture du Grand Géant, sur un rocher qui domine Tournon, enfoui dans les buis. Sur son socle, une inscription complètement extravagante, qui raconte sa soi-disant histoire. Mais surtout, une vue sublime sur la vallée du Doux et celle du Rhône. 

8/ Ces œuvres loufoques, il en existe encore d’autres dans la montagne de Tournon, à vous de les trouver ! Une promenade sportive et ludique, parfois un parcours du combattant, à moins d’un kilomètre au-dessus de Tournon. Qui mériterait cependant d’être sécurisé et balisé.

Article publié dans le JTT du jeudi 10 décembre.

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