2020 est une bonne année pour les olives. Elles sont nombreuses, saines, et de belle grosseur. Un plaisir pour les yeux, qu’on aimerait prolonger jusqu’aux papilles. Mais comment faire, quand on a juste deux ou trois oliviers dans son verger et qu’on habite en Drôme des collines ? Pas de moulin dans les alentours, il faut aller vers Nyons. A Venterol, le moulin Jouve accepte, en plus de la production professionnelle des oléiculteurs, les petites quantités d’olives des particuliers pour les presser.
Me voilà donc partie avec mes 9 kg d’olives en direction de
la Drôme provençale, munie d’une attestation dérogatoire fournie par le
syndicat interprofessionnel de l’olive. Le soleil automnal rend la balade
magnifique. Vignes rousses ponctuées de cyprès verts, lavandes bien taillées, champs
d’oliviers argentés, villages médiévaux aux pierres blanches dorées par la
lumière. Venterol (ventre d’huile en provençal) est un petit bijou, avec
son dédale de ruelles et d’escaliers lové autour de son église à campanile. Un
peu à l’écart, le moulin Jouve est en pleine effervescence. Les tracteurs
chargés de caisses d’olives se succèdent. Les employés du moulin contrôlent la
qualité, pèsent, notent et emportent la production au pressoir.
Les olives récoltées au maximum depuis 48 heures sont
effeuillées et lavées, elles sont ensuite broyées, la pâte obtenue est malaxée
pendant 40 minutes, puis dirigée vers la centrifugeuse qui sépare le précieux
nectar des résidus. L’huile est ensuite entreposée
dans des décanteurs en inox ou elle repose jusqu'à sa mise en bouteilles. On
peut suivre toutes ces étapes au moulin, jusqu’à l’écoulement final d’un
délicat filet d’huile verte. Pour faire un litre d’huile, il faut environ 6 kg
d’olives en début de saison, un peu moins ensuite. Le prix de la pressée varie
de 0.45 à 055 € par kg en fonction de la quantité. Le moulinier espère traiter
cette année environ 200 tonnes d’olives. La cueillette et la pressée des olives
s’étendent de début novembre à fin janvier.
Fabien Jouve a repris depuis une dizaine d’années le moulin
et les champs d’oliviers de son grand-père, réduit à la faillite après le grand
gel de 1956. Un gel qui a détruit tous les oliviers de la région de Nyons, provoquant
une grave crise économique. En plus du moulin, le moulinier s’occupe de ses oliviers,
de son verger, de son potager. D’avril à
septembre, il vend sa production diversifiée de fruits et légumes, d’huile et
de lavandin, dans la boutique ouverte à la ferme, où il expose aussi des
artistes locaux. Une belle et savoureuse découverte.
Apports des olives du lundi au samedi de 9h à 12h00 et de 16h à18h30
Pas d'apport minimum. Minimum de 100 Kg pour avoir sa propre pressée.
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