On connait tous Sylvie, vedette de la
chanson française depuis la période yéyé. Avec ses shows à
l’américaine, elle a fait une carrière internationale, est
devenue pour le public l’icône d’un monde de paillettes. Mais si
sa vie actuelle ressemble à un conte de fées, il n’en a pas
toujours été ainsi.
Dans cette biographie rédigée à
l’aide de Lionel Duroy, Sylvie Vartan raconte son enfance en
Bulgarie, sa fuite de la dictature communiste à l’âge de huit
ans, son arrivée en famille à Paris, avec une malle en osier pour
tout bagage. Le père, la mère, Sylvie et son frère Eddie, ont
vécu tous les quatre dans une unique chambre d’hôtel pendant
quatre ans. Les enfants ont dû apprendre le français, s’intégrer
à l’école. Grâce au travail des parents, au soutien des amis,
leur situation de réfugiés miséreux s’est peu à peu améliorée.
Une salle de bains au bout de deux ans, puis un appartement en cité.
Jusqu’à l’émergence d’Eddie, puis de Sylvie, dans la musique
et le showbiz.
Une telle enfance vous marque pour
toujours. Sylvie a voué toute sa vie un attachement fusionnel à sa
mère qui lui a sauvé la vie et appris à se réjouir du moindre
petit bonheur. Une mère qui, elle aussi, avait connu quelques
décennies avant le même destin d’émigrée, fuyant la Hongrie à
l’âge de 8 ans avec ses parents, pour se réfugier à Sofia en
Bulgarie. Eddie lui ne s’est jamais remis de son adolescence
fracassée par la misère et le rejet, traînant son mal de
vivre.
C’est en Amérique que Sylvie a
refait sa vie. Qu’elle a adopté une petite fille bulgare,
reproduisant ainsi à sa façon le destin des émigrés, déplacés
de génération en génération. Mais avec l’amour comme viatique,
on peut soulever des montagnes. C’est la belle morale de ce récit
émouvant, qui tord le cou aux idées reçues.
« Maman » est disponible en
poche chez J’ai lu.
Chronique publiée dans le JTT du jeudi 5 octobre 2017.
Chronique publiée dans le JTT du jeudi 5 octobre 2017.
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