
Dès l’adolescence, Henri Mouhot manifeste un goût pour les voyages lointains
et aventureux. C’est ainsi qu’à 18 ans, il part enseigner le français à Saint
Pétersbourg, comme de nombreux Montbéliardais de l’époque. Pourquoi ?
Parce que la princesse Sophie-Dorothée de Montbéliard était devenue tsarine en
épousant Paul Ier, et à la cour de Russie, on parlait français. Il y reste une
dizaine d’années, enseignant à Saint-Pétersbourg, puis à Moscou, à Voronej sur
le Don. Il en profite pour parcourir l’immense empire russe. Il observe, prend
des notes, dessine et photographie, une science récente à laquelle il s’initie
sous la houlette d’un élève de Daguerre.
Retour en France en 1854. Avec son frère Charles, il entreprend de sillonner l'Europe, photographiant, exposant les clichés, expliquant l’usage du matériel. Puis il se marie … avec une anglaise, Ann Park, liée à
la famille de Mungo Park, célèbre explorateur britannique, et s’installe à
Jersey. Mais le virus des voyages est le plus fort. Henri Mouhot, grand
lecteur de récits exotiques, veut partir à la découverte des contrées
mystérieuses de l’Asie du sud-est. Malgré ses demandes, le gouvernement de
Napoléon III refuse de l’aider, il doit se financer lui-même, avec le soutien
de la vénérable Royal Geographical Society de Londres. 
Retour à
Bangkok, étiquetage, conditionnement, classement des collections de papillons,
mise au propre des notes, envoi des caisses par bateau à Londres. Puis il
repart le 23 décembre 1858 pour une deuxième expédition. A
bord d’une barque de pêcheur il explore les archipels du golfe du Siam, au prix
de réels dangers (naufrage, présence de pirates), puis aborde le rivage
cambodgien à Kampot. Fort de l’appui du roi, il part reconnaître des
territoires des « sauvages Stiengs », dont il étudiera les mœurs, montrant ses qualités d’ethnologue. Puis il se dirige vers l’ouest du pays, attiré par des
rumeurs selon lesquelles un immense palais, oublié et englouti dans la jungle,
a pu servir de capitale à un « grand empire khmer ». Accompagné par un
missionnaire français, il se met en route vers la cité mythique.

La troisième expédition dure 4 mois au Siam, l’occasion de récolter
serpents, coléoptères, de laisser son nom à certaines espèces de coquillages.
La quatrième le conduit encore plus loin, au Laos, en traversant à dos d’éléphant
la jungle jusqu’à Luang Prabang.
En
septembre 1861, épuisé, il s’arrête près de Na Lè, au bord du Nam Kam. Atteint
par la fièvre jaune, il meurt le 10 novembre 1861, à 35 ans. Ses serviteurs
l’enterrent et rapportent ses bagages au consulat français. Son frère et sa veuve feront publier ses carnets et donneront ses collections à différents musées.
Henri Mouhot fut un homme et un explorateur exceptionnel. Ses renseignement
Article publié dans l'Esprit Comtois.
Ce genre de personnage
RépondreSupprimerhors du commun n'interresse plus les foules.et pourtant ,partir avec tous les risques dans ces territoires inexplorés à cette époque,pour une etude tout azimut mériterait plus de reconnaissance et d,attention pour notre pauvre humanité en phase terminale.