Les habitants de
Fridières sont à la fois typiques, dans leurs traditions, leurs
certitudes, et originaux, dans leurs rapports aux autres, et au monde. Paul et
sa sœur, la quarantaine, cohabitent avec les vieux oncles. Paul a dû se battre
pour moderniser l’exploitation, il travaille sans relâche pour assurer des
revenus modestes. Nicole s’occupe des courses, de la cuisine, du linge, des
lapins, elle règne sans partage sur la maison. Tout semble réglé de façon immuable.
Sauf que Paul ne veut pas rester célibataire. Un jour, il
passe une petite annonce dans un journal, puis installe à la ferme Annette et son
fils Eric, des étrangers venus du Nord. Un difficile équilibre doit se mettre
en place, entre ceux qui veulent oublier un passé douloureux, et ceux qui craignent
pour leur futur.
Marie-Hélène Lafon utilise un style fluide, élégant, une langue précise,
riche et puissante. Elle décrit magnifiquement ce monde qu’elle connait bien,
puisque ses parents étaient agriculteurs. Née en 1962 à Aurillac, elle a fait
des études brillantes à la Sorbonne, avant d’enseigner et d’écrire. Mais elle
n’a pas oublié ses racines paysannes, au contraire, elle s’en nourrit. Par-dessus
tout, elle transmet son amour du pays, de la nature, du labeur paysan, de cet
équilibre éclairé de joies simples, mais où chacun se sent à sa place.
Chronique publiée dans le JTT du jeudi 4 juillet 2013.
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