Portes ouvertes au public ce week-end, à l’occasion de
l’inauguration des lieux. L’architecture est réussie, les grands bâtiments aux
façades de bois, verre et aluminium, allusions aux pixels, respirent l’harmonie et la sérénité
japonaise de leur concepteur Kengo Kuma. L’intégration d’une
ancienne structure en brique, d’un côté, répond à la beauté pérenne de la
tour bastionnée en pierre, de l’autre.
La promenade jardinée le long du Doubs, qui permet d’y accéder, le toit végétalisé, soulignent l’ancrage
de la ville dans la nature, et tout le quartier Rivotte bénéficie d’un
relooking de prestige.
La Cité des Arts se divise de deux structures : D’une part le Conservatoire
de Musique, qui trouve là un écrin et des conditions de travail idéals. Les
salles dévolues aux divers instruments et ateliers, l’auditorium, vibraient des
démonstrations et aubades de musiciens épanouis. Et la passerelle supérieure en
bois, qui cerne le bâtiment, avec vues sur la ville et la Citadelle, a
recueilli tous les suffrages.
C’est du côté du Fonds Régional d’Art Contemporain que j’ai
grincé des dents. Autant dire tout de suite que pour moi, l’Art Contemporain est
conceptuel, obscur, et élitiste. Il ne parle pas aux émotions, il faut qu’on
l’explique. Bref, le contraire de la culture populaire. Comme il y avait foule,
je n’ai pas écouté les commentaires, j’ai parcouru en vitesse les deux étages,
et je n’ai rien compris au déballage présenté. Une « œuvre »
m’a carrément rendue furieuse : une grande feuille d’alu froissée, posée par
terre, ayant l’aspect du papier gras qui entoure un sandwich. A côté, montant la garde, une jeune employée,
priant les visiteurs de ne pas mettre le pied dessus. Cette œuvre interroge notre société. Et moi, je m'interroge :
combien a-t-elle coûté au contribuable ?
Ceci m’a rappelé une anecdote à l’ouverture du Musée d’Art
Moderne et Contemporain de Strasbourg en 1998 : une des femmes de ménage, le
premier soir, avait envoyé le sac poubelle-œuvre d’art rejoindre
les autres détritus. Sac-rilège !
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