Le personnage principal, Zem, a connu la Grèce d’antan, il a
participé aux révoltes contre Gold Tex, et il est maintenant relégué dans la
zone 3, la plus sordide, celle des bidonvilles et des pluies acides. Il est ce
qu’on appelle un « chien », un policier de base dans un bourbier de
violence. Quand on découvre un cadavre éventré dans sa zone, il est obligé de
collaborer avec Salia, une inspectrice de la zone 2, la zone intermédiaire,
protégée des pluies par un dôme de verre. Salia le méprise, mais l’enquête, qui
les amène à suspecter un personnage important de la zone 1, la zone
hyperprotégée, les conduit peu à peu à s’apprécier. Les hautes sphères sont
intouchables, si on s’y attaque on en paie le prix.
Tout ce monde nous est déjà familier, ultralibéralisme,
société à plusieurs vitesses, contrôles policiers par des drones, dérèglement
climatique … L’intelligence, l’empathie ne peuvent rien contre cet univers connecté
où la seule échappatoire réside dans les paradis artificiels, qui permettent de
retrouver la Grèce éternelle, celle de Delphes et Athènes.
Laurent Gaudé, né en 1972 à Paris, est un écrivain qui a été
récompensé par de nombreux prix, dont le Goncourt en 2004. Auteur de romans,
nouvelles, pièces de théâtre, poésie, il change ici complètement de registre
pour nous faire réfléchir à l’avenir. Un avenir que nous prépare Elon Musk !
Chien 51 est disponible en poche chez Babel (Actes Sud).
Chronique publiée dans le JTT du jeudi 21 novembre 2024.
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