mardi 28 mai 2024

Le monde merveilleux des insectes

Du lundi 13 au lundi 20 mai, la Maison des Associations de Tain a accueilli une exposition exceptionnelle de plus de 10 00 insectes. Pas en liberté, non, mais soigneusement répartis dans les 200 vitrines de Frédéric de Flaugergues, naturaliste passionné. La beauté de certains spécimens, leur diversité, leur nombre, démontrent une fois de plus l’immense richesse de la vie animale. Et on ne peut qu’être admiratif devant la patience de l’entomologiste.

Disposés en sections dans l’immense salle, coléoptères, hyménoptères, orthoptères, mais plus simplement papillons, abeilles, criquets, mouches, sauterelles, libellules, scarabées, escargots, crustacés, araignées … étaient présentés en toutes tailles, avec leur morphologie soigneusement mise en valeur, une prouesse quand il s’agit de fourmis minuscules. L'observation à la loupe trinoculaire permettait d’apprécier les particularités de certains.

Frédéric a commencé sa collection dès l’âge de 5 ans, en gambadant dans la montagne avec son filet à papillons. Au fil des années, il est devenu un entomologiste réputé. Recueillir, transporter, faire sécher, piquer sans abîmer, afin d’étudier les espèces, comprendre leur mode de vie, leur reproduction… tout un processus qu’il a volontiers partagé avec les visiteurs. Et surtout avec les enfants des écoles, très curieux et attentifs au moindre détail. 

Parmi les insectes venus d’Afrique, de Guyane ou du Venezuela, deux grosses mygales attiraient l’œil. Plus encore quand Frédéric a expliqué qu’il les avait élevées chez lui pendant deux ans, à partir d’œufs, pour qu’elles atteignent cette taille considérable. Pas dangereuses, ces araignées peuvent vivre jusqu’à 25 ans !

Pour accompagner cette exposition exceptionnelle organisée par l’Université Populaire, les membres du club photo de Tain présentaient leurs clichés d’insectes. L’occasion de les admirer dans leur milieu naturel !

Article publié dans le JTT du jeudi 23 mai.

jeudi 23 mai 2024

Les plus belles femmes du monde sont à Mirmande

Une exposition inédite  de photos de mode réalisées par le photographe Thierry Orban dans les années 1990 a pris place depuis le 4 mai dans l’église Sainte-Foy de Mirmande.

Les clichés magnifiques pris lors de défilés de mode chez Dior, Lacroix, Saint-Laurent, avec les mannequins vedettes, Claudia, Carla, Naomi… sont parfaitement mis en valeur sur les austères murs de pierre de l’église. Ce qui faisait la particularité de Thierry ? La mise en scène du détail, qui sublimait le modèle. Mais plus encore que ces témoignages d’éphémère beauté, c’est la personnalité de Thierry Orban et sa démarche caritative qui méritent le détour. Car le grand reporter au palmarès éblouissant est maintenant rattrapé par la maladie d’Alzheimer. Et cette exposition se terminera le 2 juin par la vente aux enchères des œuvres présentées, au profit de la fondation France Alzheimer Drôme.  

Thierry Orban a parcouru le monde entier, couvert tous ses bouleversements, guerre en Irak, Rwanda, chute du mur de Berlin, tremblements de terre et autres révolutions. Employé par la célèbre agence Sygma dès sa sortie de la prestigieuse école Louis Lumière, il a ainsi été envoyé dans 96 pays à travers le monde. Un métier où il fallait être toujours prêt à partir n’importe où, dès réception d’un appel de l’agence. Thierry avait en permanence 3 valises prêtes, une pour les pays chauds, une pour les pays froids, la troisième pour les pays tempérés. Sur place, après avoir pris contact avec le « fixeur » (le guide-interprète), il allait au plus près des événements, choisissait soigneusement ses prises de vues, car à l’époque il n’y avait que 36 poses sur une pellicule ! Avant de les envoyer par avion à l’agence, car il fallait être le plus rapide, pour avoir la primeure pour les différents magazines, Paris Match, l’Express, Newsweek… Couvrir les défilés de mode, les concerts de Madonna, les portraits de personnalités, comme Mitterrand, Chirac, la Reine Elizabeth… était nettement plus confortable.

Tout cela, on l’apprend dans une vidéo présentée à l’exposition. Un film émouvant où Thierry raconte son parcours, sa carrière, avec beaucoup d’anecdotes savoureuses, mais aussi sa confrontation lucide avec la maladie. Une réalité difficile à admettre. Si l’exposition des photos de Thierry attire les amateurs de beautés spectaculaires, visionner la rencontre avec l’homme blessé est un grand moment d’humanité et d’humilité.

En ce mois de mai, Mirmande est un enchantement. Il faut se perdre dans les ruelles escarpées, fleuries de roses et d’iris. Grimper les calades jusqu’à l’église Sainte-Foy et savourer le panorama ouvert sur la campagne drômoise depuis le parvis. Avant de se plonger dans l’univers d’un grand photographe, dont la vie est un roman.

Article publié dans le JTT du jeudi 23 mai 2024

lundi 20 mai 2024

Une grande fête chez Chapoutier : le Concours du Meilleur Elève Sommelier

Les épreuves de ce concours réputé, qui rassemble chaque année, et pour la 31è fois, des élèves venus de tous les lycées hôteliers et CFA de France, se sont déroulés sur deux jours, jeudi 16 pour la partie écrite, et vendredi 17 mai pour la partie pratique dans les locaux de la Maison Chapoutier.

La première épreuve consistait en une dégustation à l’aveugle à commenter, les deux vins choisis étant Viré-Clessé blanc et Pays de la Drôme rouge. Puis les candidats ont dû répondre à une épreuve écrite de 78 questions très pointues, choisies par le Comité de rédaction du concours.  Des 36 candidats sélectionnés, il n’en restait plus que 6, jeudi soir, dont les noms ont été dévoilés lors d’une soirée festive.

Un beau monde était réuni autour de Michel Chapoutier : préfet, inspecteur d’académie, proviseur du lycée hôtelier, responsables du comité de rédaction, et le parrain du concours : Emmanuel Cadieu, lui-même ancien MES (2010), qui officie maintenant à Paris comme chef sommelier au Cheval Blanc. C’est l’animateur Vincent Ferniot qui assurait l’ambiance, et après le discours d’accueil de Michel Chapoutier, l’émotion était grande. Qui étaient les 6 finalistes ?

Parmi eux, 4 jeunes femmes, dont une élève du lycée hôtelier de Tain (Loélie Leclerc). Pour les professeurs de sommellerie ce n’était pas surprenant, ils constatent régulièrement dans leurs cours que les jeunes femmes ont des dons avérés de sensibilité et de finesse dans leurs appréciations. Après les félicitations d’usage, c’est Patrick Henriroux, chef du restaurant La Pyramide à Vienne, qui a assuré le repas de gala destiné à faire apprécier aux futurs sommeliers l’art d’accorder mets et vins.  

Vendredi 17 mai, les 6 finalistes ont dû se livrer à 4 épreuves pratiques en public : proposition d’accord mets-vins, décantation, dégustation (deux vins et un alcool à reconnaître), comportement général. La gagnante : Alyzée Marchal, de l’UFA de Guebwiller, fait désormais partie des grands espoirs de la sommellerie.

Article publié dans le JTT du jeudi 23 mai. 

mercredi 15 mai 2024

Le jardin de Robert à Mercurol

Chaque année, au moment de la floraison des roses, Robert Blache ouvre son jardin au public pendant un week-end. Un superbe jardin de 5000 m2, à Mercurol, où s’épanouissent plus de 600 rosiers de toutes espèces, buissons, grimpants, lianes, presque tous remontants et parfumés. Son jardin, il le cultive assidument depuis près de 20 ans. Ancien arboriculteur, il ne s’était jamais intéressé aux fleurs avant d’être obligé d’interrompre son activité par souci de santé. Il est alors entré à la coopérative agricole de Tain l’Hermitage, et la passion des roses l’a saisi. Ses compétences de jardinier ont fait le reste, et son domaine est en mai un foisonnement de couleurs et d’odeurs. Dans un beau cadre de verdure, à côté des roses, s’épanouissent pivoines, cistes, iris, sauges, hémérocalles…

Robert connait l’histoire de chaque variété de roses. Rosiers thé, hybrides modernes obtenus à partir de rosiers chinois, grimpants, parfumés et résistants. Rosiers Bourbon, originaires de l’île éponyme (la Réunion), aux grandes fleurs. Rosiers anglais, au port souple, obtenus par croisement avec des roses anciennes… L’emplacement, le voisinage, tout est important pour les planter. Il partage ses astuces de jardinier pour ses visiteurs tout au long de la déambulation dans le domaine.

Les allées du jardin serpentent entre les grands pins, dont certains sont colonisés par d’immenses rosiers grimpants. Quelques zones d’ombre, un pont chinois, des bassins où paressent poissons rouges et grenouilles, des tonnelles et gloriettes débordantes de de roses… et pour finir l’atelier de boutures, où Robert offre aux visiteurs ses plants de tomates… Une visite sous le sceau de la générosité, puisque l’intégralité des droits d’entrée est reversée à l’association Agir contre le cancer.

Article publié dans le JTT du jeudi 16 mai.

vendredi 10 mai 2024

Expo à Romans: La rencontre de Jean-Paul Gaultier avec Stéphane Kélian

Jean-Paul Gaultier, l’enfant terrible de la mode a collaboré pendant une dizaine d’années avec Stéphane Kélian le visionnaire de la chaussure entre 1984 et 1996. A l’époque, Stéphane Kélian était une marque reconnue dans le monde entier grâce au savoir -faire de ses fameux tressés. L’entreprise, fondée en 1960, par les 3 frères Kéloglanian, dont Stéphane, était un des fleurons de l’industrie romanaise. Tandis que Jean-Paul Gaultier, né en 1952, passait encore pour un farfelu. Stéphane Kélian a fait confiance à Jean-Paul Gaultier. Et a créé pour lui des chaussures extravagantes, répondant aux délires de Jean-Paul Gaultier, renversant les codes du style.

Pour Jean-Paul Gaultier qui n’allait pas tarder à faire trembler la planète mode avec ses idées bouillonnantes et son prêt-à-porter déjanté ce fut « un beau roman(s), une belle histoire ». Pour Stéphane Kélian, cette confiance illustrait les fondements du travail de la maison : talent, enthousiasme et audace.  « Le chaussant « prudent » laissait place à une chaussure « tendance », adaptée à chaque silhouette, devançant chaque nouvelle mode, donnant naissance à de nouvelles identités … » 

Dans les archives de la maison Gaultier, le commissaire de l’exposition a retrouvé des propositions de styles étonnantes et des prouesses techniques hallucinantes, en phase avec les collections de vêtements. L’exposition présentée cet été à Romans en est issue. Dans le cadre de la magnifique chapelle du couvent de la Visitation, des modèles exceptionnels réalisés par Stéphane Kélian sont présentés dans des vitrines latérales. L’installation centrale, rappelle un défilé de mode, avec une suite de mannequins habillés par Jean-Paul Gaultier, dont les pieds sont chaussés par Stéphane Kélian, l’extravagance de l’un répondant à la prouesse technique de l’autre. Des interviews et vidéos complètent l'exposition.

La Haute Couture et la Haute Chaussure s’étaient déjà exposées ensemble lors d’une exposition « La planète mode », en 2015 au Grand Palais. Jean-Paul Gaultier avait alors rendu hommage à Stéphane Kélian : « On aura tout tenté et créé des merveilles ensemble. Tu fais partie de mon parcours et avec toi, ce fut le pied ». 

On peut même ajouter: le pied et le contrepied ! 

L’exposition « Roman d’une rencontre » est visible du 27 avril au 3 novembre 2024 au Musée de la Chaussure à Romans.

Article publié dans le JTT du jeudi 23 mai.

jeudi 2 mai 2024

Le musée Peynet de Valence

Gérard Vialet, joaillier et expert en diamants, collectionneur passionné, a créé depuis plus de vingt ans à Valence un musée entièrement dédié à l’œuvre de l’artiste Raymond Peynet (1908-1999). C’est ce graphiste, graveur, caricaturiste, qui a propulsé le kiosque de Valence comme emblème incontournable des amoureux dès 1942.

Gérard, Valentinois de souche, est un amoureux du fameux kiosque près duquel, il a passé toute son e  nfance. Mais le lien avec Raymond Peynet, qui le rendit célèbre, fut d’abord professionnel : Valence étant alors un haut-lieu de la bijouterie, Gérard s’est dirigé vers une carrière de joaillier, en création et vente de bijoux. Quand la mode a exigé des bijoux siglés, Gérard a décidé de créer sa propre marque, et naturellement l’idée d’utiliser le kiosque des amoureux lui est venue en tête. Mis en relation avec Peynet par l’intermédiaire de Jacques Pic, il a pu créer son propre label : « Kiosque des amoureux », et fabriquer durant une quinzaine d’années toutes sortes de bijoux pour Peynet. Il possède même l’outillage de l’artiste !

Car Raymond Peynet était un travailleur infatigable, créatif dans tous les domaines. D’abord modeste caricaturiste pour des journaux, c’est en 1942 que, de passage à Valence, il croqua le kiosque, y dessina des amoureux qui lui valurent un succès immédiat. Les amoureux, il les a ensuite déclinés en bijoux, bibelots de porcelaine, affiches publicitaires, poupées, parfums, foulards… Peynet réalisait aussi des décors de théâtre, des vitrines, des illustrations de livres, de disques, des modèles pour timbres ou cartes téléphoniques… tandis que Gérard se consacrait aux bijoux, tout en collectionnant les œuvres de Peynet.

Des œuvres originales exceptionnelles, qu’on peut découvrir dans le musée que Gérard Vialet a installé chez lui à Valence. Une prodigieuse collection, la plus importante au monde, qu’il enrichit encore en suivant systématiquement les ventes aux enchères internationales. Même les musées du Japon, où Peynet est toujours une star, lui empruntent des œuvres lors d’expositions. Le souci de Gérard ? A 79 ans, il aimerait léguer son imposante collection au musée de Valence … mais ne pas être relégué dans les réserves. Mettre en valeur le label Valence ville des amoureux, Valence ville romantique, serait ainsi en parfaite harmonie avec   le slogan : « Mon cœur Valence ».

N'attendez pas la Saint-Valentin pour aller visiter ce musée insolite et accueillant, où des vidéos racontent l’histoire d’un succès artistique mondial, dont l’origine est le kiosque de Valence.

L’espace Gérard-Vialet, 36 rue Forest à Valence reçoit visiteurs et groupes pendant les journées du patrimoine, à la Saint-Valentin et sur rendez-vous. Tél 04 75 41 08 95, contact@gerard-vialet.com

Article publié dans le JTT du jeudi 2 mai.