Ce roman foisonnant est un coup de poing. Le décor est Paris, une arène dans laquelle chacun essaie de vivre ou de survivre, dans une violence et un chacun pour soi semblables à ceux des jeux du cirque autrefois.
Benjamin est le directeur pour la France d’une plate-forme style Netflix, un poste gagné de haute lutte. Son avenir est assuré, mais à la suite d’une méprise, lors d’une bagarre, son destin bascule. Un jeune du quartier est assassiné, des émeutes, des règlements de compte s’enchaînent. Un bouleversement qui a des conséquences sur les policiers, les épiciers chinois, les réfugiés afghans, les dealers du quartier et les habitants pris en étau … Personne ne sort indemne de ces affrontements, où chacun lutte pour manger, pour frimer, pour se venger, se rebeller. Négar Djavadi dresse un portrait terrifiant de notre société égoïste, où un événement aléatoire peut changer le cours des vies planifiées. Pas d’amour salvateur, les mères ne peuvent que pleurer.La description au scalpel de la poudrière des
banlieues comme celle des beaux quartiers est réaliste, la documentation
solide, les personnages profondément humains, l’intrigue haletante. Bref, un
polar social brillant, perturbant, qui résume bien la société actuelle.
Négar Djavadi est une romancière et scénariste
d’origine iranienne. Elle vit et travaille à Paris. Son premier roman
« Désorientale » a obtenu un succès international.
« Arène » est disponible en poche chez Liana
Lévi.
Chronique publiée dans le JTT du jeudi 31 mars.
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