La vie de Michelle Robinson commence en 1964 dans une banlieue de Chicago. Une enfance dans un milieu modeste mais aimant et protecteur. Ses parents, son frère, ont développé chez elle l'autonomie, la détermination, le sens des valeurs. Ses dons exceptionnels l'ont conduite malgré la discrimination raciale jusqu'aux prestigieuses universités de Princeton puis Harvard. D'où elle sort avocate, avec un poste dans un cabinet réputé. Et un jour débarque un stagiaire charismatique au nom improbable, Barack Obama.
Pour Michelle, réussir ses études était une nécessité. Son intelligence lui a permis de concrétiser son défi, mais son premier métier de juriste d’affaires l'a vite déçue. Son sens du contact, du concret, le besoin d’être utile n’étaient pas satisfaits, et après son mariage, en 1992, elle a lâché le milieu des affaires pour des postes moins bien payés mais utiles à la société : planifier l'enseignement et l'intégration des quartiers noirs, gérer l'ouverture des hôpitaux aux défavorisés. Pendant ce temps, Barak écrivait, enseignait, militait.
Le grand bouleversement de sa vie, ce fut 15 ans plus tard la décision de Barack de se lancer dans la politique. Michelle et lui avaient alors deux fillettes, et ce n'était déjà pas simple pour elle de conjuguer vie professionnelle et vie de famille. Elle a quand même donné son assentiment, sans savoir dans quelle folle galaxie elle allait se retrouver. Emportée dans un tourbillon d'espoirs, d'efforts, de défaites, de mensonges, de dénigrements, jusqu'à la victoire, elle n’a plus jamais été tranquille. Obligée de renoncer à son métier, à son franc-parler, luttant bec et ongles pour protéger ses enfants, elle a essayé de faire de son passage à la Maison Blanche quelque chose d'utile. Son projet Let's move, de lutte contre les problèmes de santé des enfants, l'obésité notamment, n'a pas été facile à mettre en place.
Michelle Obama est une personne de chair et de sang, qui ne se prend pas la tête. La partie consacrée à son enfance et son adolescence est émouvante, et apprend beaucoup sur l’enseignement et la vie des Américains, notamment la part importante consacrée au sport, à l’autonomie et à l’esprit de groupe. Elle promène ensuite un regard étonné sur tous les faux-semblants du pouvoir, sans critiquer. On découvre la gestion de la ségrégation raciale, du système électoral. Quelques anecdotes discrètes sur la Maison-Blanche et la tyrannie de la sécurité, pendant huit ans. Et maintenant s’est ouverte une autre vie.
« Devenir » mérite bien l'accueil délirant qui lui a été réservé. Toutes les femmes peuvent se reconnaître dans ce parcours de combattante, qui engendre espoir et optimisme !
Ce récit est maintenant disponible en Livre de poche.
Chronique publiée dans le JTT du jeudi 9 avril.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire