Napoléon Bonaparte a fait deux séjours à Valence, le premier
en 1785-86, il avait alors 16 ans et suivait sa préparation militaire au
prestigieux régiment La Fère. Jeune lieutenant timide, il fut un lecteur insatiable,
exploitant toutes les richesses des bibliothèques de cette ville à l’université
réputée. Puis en 1791, en pleine effervescence révolutionnaire, âgé de 22 ans,
il s’impliqua alors dans les nombreux clubs savants et politiques. Il s’y fit
des amis, Montalivet, Championnet, de Sucy, Aurel, Bou, et connut quelques
amours, Caroline du Colombier, Adélaïde de Saint-Germain, Amélie de Laurencin.
Devenu général, puis empereur, il ne les oublia pas, leur confiant de grandes
responsabilités dans les armées ou à sa cour.
Le service patrimoine de Valence organise des balades
« Sur les pas de Bonaparte ». C’est l’occasion de découvrir l’espace
muséal qui lui est consacré, au rez-de-chaussée de la Maison des Têtes. Un
espace inauguré en décembre dernier, qui présente aussi l’histoire militaire de
Valence. La ville, par sa situation géographique, avait une tradition de place
militaire. Mais la construction de casernes dans les années 1730, l’arrivée de
l’école d’artillerie et du célèbre régiment La Fère, l’importance du Polygone
comme champ de manœuvres (42 ha) ont permis à Valence d’obtenir le statut de « place
de guerre ». Une plaque apposée place des Clercs rappelle d’ailleurs que
28 généraux drômois ont servi sous la Révolution et l’Empire. Une contribution très
importante.
La statue en bronze de Bonaparte lisant, au bord du
boulevard Bancel, la fresque du square Bonaparte, ne sont que quelques-unes des
23 étapes du parcours proposé par l’office du tourisme, matérialisé sur la
chaussée par des clous en bronze à son effigie. Le parcours commence et se
termine à l’espace Bonaparte de la Maison des Têtes, lieu d’exposition et
d’information. On y découvre une partie de la collection de l’association
« Bonaparte à Valence », une association qui n’a ménagé ni sa peine
ni ses deniers, pour obtenir enfin un cadre patrimonial digne de Bonaparte.
Afin d’honorer son passage à Valence, passage déterminant dans sa construction
d’homme de guerre et d’état.
Article publié dans le JTT du jeudi 2 avril.
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