C’est ce que m’a asséné ma fille au téléphone, pour m’enjoindre de ne plus quitter mon appartement, même pour faire quelques courses.
- Eh … Tu parles de qui, là ?
Je n’allais pas accepter cette définition si cruelle sans me battre.
- Je force le trait, mais c’est pour ton bien, Maman ! Ne sors plus !
Si on me prend par les sentiments… J’ai accepté d’être responsable et civique.
Au bout d’une morne journée, ayant épuisé les plaisirs de la lecture, de la cuisine, de la radio, de l’ordi, (je ne suis pas fanatique du ménage) un message m’a intriguée : soyez à 20h sur votre balcon pour applaudir les services de santé. Pourquoi pas ? C’est un passe-temps comme un autre.
A 20h, me voici sur le balcon, je commence à applaudir dans un silence total, normal, c’est l’heure du sacro-saint JT. Soudain j’entends d’autres applaudissements sur le balcon à côté. Je guette par-dessus le muret, j’aperçois ma voisine. Une jeune femme qui habite sur le même palier que moi, et que je n’ai jamais rencontré depuis mon emménagement, il y a trois mois… Quelle chance, un être humain à portée de voix !
Après avoir copieusement applaudi, nous engageons la conversation. Sommes contentes de pouvoir bavarder, regrettons de ne pas l’avoir fait jusque-là. Evoquons un peu nos activités, elle est toujours en vadrouille, en tant qu’opticienne mobile, je suis souvent à mon bureau, pour écrire mes chroniques. Une connivence sympathique s’installe.
Le lendemain matin, je mets sur son paillasson un stock de vieilles lunettes, pour l’association à laquelle elle participe. Elle pose plus tard un livre devant le mien. Et depuis ça continue, échange de petits mots, de journaux, de films, de baguettes croustillantes sur le paillasson … et le soir, grandes conversations au clair de lune.
J’ai une copine de balcon. Pas belle la vie ?
Chronique publiée dans le JTT du jeudi 26 mars.
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