Idiss est née en 1863 en Bessarabie, un territoire russe situé près de la Roumanie, où la violence contre les Juifs sévissait. Son époux Schulim, après cinq années passées dans l’armée du tsar, n’arrive pas à nourrir leur famille, avec deux garçons puis Charlotte, née en 1899. Pauvreté, menaces, froid, faim, ils se décident à fuir leur pays. En 1912, ils arrivent à Paris et vivent d’un petit commerce de vêtements d’occasion. Après la Première guerre mondiale, où la famille est miraculeusement épargnée, Idiss connaîtra les plus belles années de sa vie, avant d’être rattrapée par une autre guerre, sans pitié pour les Juifs cette fois.
Avec sensibilité et pudeur, R. Badinter raconte une histoire de gens simples, ballottés dans une époque troublée, qui luttent pour s’intégrer. Leurs joies sont la famille, le travail, la réussite. Ils attachent une grande importance à l’éducation, à la solidarité entre membres de la communauté. Malgré tout, la nostalgie règne. Charlotte épousera Simon Badinter, exilé comme elle, qui fera commerce de fourrures, avant d’être arrêté par la Gestapo. Claude et Robert, leurs enfants, répondront aux exigences parentales en faisant de brillantes études.
Une histoire familiale pleine d’enseignements, emblématique de beaucoup d’histoires d’émigration. Mais plus encore, un récit intime et sensible, qui touche le cœur de n’importe quel lecteur.
Idiss est maintenant disponible en Livre de Poche.
Chronique publiée dans le JTT du jeudi 13 février 2020.
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