Le 28 juin 1119, le pape Calixte II ajoute à la province ecclésiastique de Vienne les diocèses de Die, de Genève, de Grenoble, de Maurienne, de Valence et de Viviers. Une reconnaissance pour Vienne, devenu un immense archevêché. Il faut dire que c’est à Vienne que Guy de Bourgogne est devenu Pape sous le nom de Calixte II.
Guy de Bourgogne naît aux environs de 1060, au château de Quingey (Doubs), domaine de son père. Fils du comte palatin Guillaume le Grand, il est lié à toutes les familles régnantes d’Europe. Il reçoit une éducation solide à l’école du chapitre de la cathédrale Saint-Jean, à Besançon, dès l’âge de huit ans. Guy poursuit ses études jusqu‘à devenir docteur en droit civil et théologien.
Guy est au cœur d’un impressionnant réseau familial, il est par alliance oncle du roi de France Louis VI, cousin germain de l’empereur germanique Henri IV, et beau-frère de la reine d’Espagne. Il est donc à la fois proche du pape et de l’empereur, alors qu’à l’époque une querelle mine les relations entre ces deux personnages : la querelle des investitures (l’empereur avait décidé de nommer lui-même pape et évêques, les traitant comme des fonctionnaires).
En 1085 ou 1086, le frère aîné de Guy, Hugues de Bourgogne est nommé archevêque de Besançon. Un autre diocèse se trouve vacant : celui de Vienne (Isère), Guy, jeune chanoine, y est élu archevêque en 1088, alors qu’il n’a pas trente ans. Il entame une réorganisation efficace des églises et abbayes de son diocèse. Malgré une querelle récurrente avec l’évêque de Grenoble, au sujet d’un territoire limitrophe, les papes successifs apprécient les qualités de négociateur de Guy. Nommé légat du pape, il gère d’importantes missions en France et en Europe.
En 1118 le pape Gélase II, obligé de fuir Rome occupée à nouveau par les troupes de l’empereur et un antipape à sa solde, se réfugie en France. Mais il tombe malade et meurt à l’abbaye de Cluny. Une élection y est alors rapidement organisée le 1 février 1119, et Guy est élu pour sa ténacité, sa connaissance des affaires de l’Eglise, son réseau d’influences. Nommé pape, il est couronné à la cathédrale Saint-Maurice de Vienne le 9 février 1119 sous le nom de Calixte II.
Dans une longue tournée à travers la France, il organise des conciles à Toulouse, à Reims, réforme les ordres monastiques, rencontre les rois de France et d’Angleterre, règle toutes sortes de conflits, de privilèges, consacre des églises, comme celle de Saint-Antoine-l’Abbaye. Avant de rejoindre Rome, où il est reçu avec enthousiasme par la population et le clergé. L’antipape prend la fuite. La ville est ravagée par les conflits, Calixte se charge à la fois du gouvernement de l’Eglise et des problèmes d’urbanisme. Il déploie une activité considérable en tous domaines. Sa gloire est liée au règlement de la querelle des investitures qui dure alors depuis plus de 40 ans. L’empereur germanique Henri V, conscient de la puissance du pape Calixte II, accepte un compromis (Würzburg 1121 puis Worms 1122) établissant la paix et précisant le partage des pouvoirs temporel et spirituel.
Après cinq années d’intense activité, la santé du pape se détériore. Il meurt à Rome le 13 décembre 1124. Il est enterré dans la basilique Saint-Jean-de-Latran.
En 2019, le neuf-centième anniversaire de son accession au trône de Saint-Pierre a donné lieu à de nombreuses célébrations à Besançon, à Quingey, à Vienne et à Saint-Antoine-l’Abbaye. L'occasion de redécouvrir ce pape illustre dont Franche-Comté et Isère peuvent être fières.
Plus de détails et de photos dans l'Esprit Comtois N° 19 qui vient de sortir en kiosques.
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