Livres et manuscrits furent d’abord acheminés avec grand
soin jusqu’à Genève, puis Francfort et Lübeck, sous la surveillance du fidèle secrétaire
de Voltaire, Wagnière. Lorsque la fonte des glaces permit la navigation sur la
Baltique, un bateau spécialement affrété les convoya jusqu’à Saint-Pétersbourg,
où ils arrivèrent en août 1779, et furent installés dans la bibliothèque du
Palais d’Hiver. Si le projet de construction de la copie du château de Ferney n’aboutit
pas, la bibliothèque de Voltaire, mise en place et cataloguée par Wagnière
devint partie intégrante de celle de l’Impératrice, qui fit ensuite
l’acquisition de celle de Diderot, puis d’autres collections particulières. L’esprit
des lumières enthousiasmait alors la Russie, mais pas la France !
La bibliothèque impériale devint une curiosité que les
diplomates et voyageurs étrangers visitaient avec délectation. Le fonds Voltaire
était un modèle de bibliothèque d’encyclopédiste du XVIIIe siècle : Droit,
philosophie, histoire, spiritualité, théâtre, romans et magazines, courriers
échangés avec toute l’Europe. Au milieu de la salle trônaient la statue en
bronze de l’écrivain et la maquette de son château. Si, sous le règne de
Nicolas Ier, la bibliothèque, symbole de libre-pensée, fut fermée au public, une
exception fut faite pour l’illustre écrivain dissident Pouchkine, à condition qu’il
ne consulte que les ouvrages historiques !
L'occasion de découvrir les notes écrites de la main du Maître sur les ouvrages de ses contemporains et rivaux, comme J.J. Rousseau !
Article publié dans le J.T.T.
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