Un dernier tabou à lever concerne les règles des femmes.
Elise Thiébaut dans un essai percutant, présenté lors de l'émission TV 28
minutes, a secoué l'opinion de façon salutaire et posé les bonnes questions.
La moitié de l'humanité, c'est-à-dire les femmes, perdent
leur sang une fois par mois pendant une quarantaine d'années. Souvent avec des
douleurs récurrentes. Pourtant, il ne faut pas en parler. Pourquoi le
cacher ? Être discrète ? Pour éviter les blagues, les
moqueries ? Ou même le dégoût, le rejet, le statut d'impure.
Les règles, les menstrues, sont la définition même du sexe féminin. C'est ce sang qui permet à la femme de procréer ... La survie de
l'espèce est un pouvoir, une responsabilité, considérables. Alors pourquoi ne
l'enseigne-t-on pas à l'école ? Ne mérite-t-il pas du respect ? Et
d'autres vocables que ragnagna, avoir ses ours, écraser les tomates … ?
Rien n'est plus embarrassant pour une femme que de sentir
soudain le sang couler entre ses jambes. Mais si les préservatifs sont en vente
libre partout, on ne trouve aucun distributeur de protections périodiques dans
les lieux publics, même dans les lycées ou devant les pharmacies... Pourquoi ?
De plus, cet achat régulier, nécessaire à la vie quotidienne, impacte
le budget des femmes. Pourtant, il a fallu attendre 2016 pour que les
protections ne soient plus taxées comme objets de luxe à 20 % ! Qui fait
la loi ?
La composition chimique pose maintenant d'autres problèmes.
Plus rien n'est fabriqué en coton, et à l'heure des perturbateurs endocriniens,
on peut être inquiet. Les producteurs de tampons et serviettes hygiéniques
refusent de fournir la composition de produits qui seront introduits dans l'intimité
des muqueuses. Il faut faire pression, mais comment ?
A lire : « Ceci est mon sang », d’Elise
Thiébaut. Une révolution sanglante mais pacifique.
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