Un petit pays, le Burundi, comme son voisin le Rwanda.
Agréablement situés près du lac Tanganika, pays aux mille collines, voués à
l’agriculture, bénis des dieux. Mais de grands malheurs, puisque les ethnies Hutus
et Tutsis s’y opposent, s’y déchirent, depuis toujours.
Gaby raconte son enfance insouciante de petit métis,
père français, mère rwandaise réfugiée à Bujumbura, capitale du Burundi. Une enfance merveilleuse,
dans une maison cossue, avec la bande de copains du quartier, et une belle
liberté d’action. Cueillir des mangues, faire des blagues, nager, écouter de la
musique… Hutus ou Tutsis, peu importe, dans son petit monde, tout est
idéalement en place. La politique, il s’en fiche.
Puis tout bascule. D’abord sa famille, le père et la mère se
séparent. Ensuite, en 1993, le Rwanda s’embrase, c’est le génocide, qui
contamine le Burundi. La guerre surprend Gaby, qui, à 13 ans, va devoir choisir
un camp, connaître la peur, la mort, bref devenir un homme. Et fuir le doux
pays de son enfance.
Le roman autobiographique de Gaël Faye a le charme des
souvenirs d’enfance, mais aussi l’intérêt des fresques historiques. Raconté de
l’intérieur, sans pathos, sans théorie, avec des images et un humour décalés,
il permet d’appréhender l’enchaînement des violences, les ravages du génocide
des Tutsis, la soif de vengeance, la confusion qui règnent dans le Petit pays. Où
vingt ans après, il revient sur ses traces.
Gaël Faye, né en 1982 à Bujumbura, réfugié à Paris en 1995, connaît
la nostalgie de l’exil malgré sa réussite dans la musique. Nostalgie de
l’enfance, aussi, qui ne peut se soigner que par la littérature.
Prix Goncourt des Lycéens 2016, Petit Pays est maintenant
disponible en Livre de Poche.
Chronique publiée dans le JTT.
Chronique publiée dans le JTT.
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