En Drôme, les sculptures de Toros
embellissent des lieux emblématiques, comme la place du Taurobole,
la Cité du Chocolat, le parvis du musée de Valence, la fontaine de
Romans... Vingt-deux œuvres monumentales en tout dans le département
! Mais la notoriété de l'artiste dépasse largement nos frontières.
La rétrospective qui lui est consacrée cet été au Musée de la
Chaussure de Romans rassemble un grand nombre d’œuvres, de ses
débuts jusqu'à nos jours, et propose aux visiteurs un éclairage
intéressant sur la genèse de son travail de sculpteur. Elle raconte
aussi la belle histoire d'une intégration réussie.
Comment Toros travaille-t-il ? La
gestation de chaque œuvre nécessite une longue préparation.
D'abord, l'artiste se rend sur le lieu qu'il doit mettre en valeur,
afin d'accorder l'environnement et la création. Quand l' idée
jaillit, il faut la laisser faire son chemin, Toros la développe
mentalement jour et nuit. Il imagine les volumes, les modèle, les
réinvente par le dessin. Puis il réalise un moulage en plâtre.
Ensuite commence le vrai corps-à-corps avec la matière, cuivre,
laiton ou bronze. Un travail physique d'artisan, ferronnier,
dinandier, forgeron, car Toros ne coule pas le métal, il le tord, le
frappe, le fond, le soude. D'une feuille plane, il arrache une
troisième dimension, en creux et bosses, dans une gerbe d'étincelles
et un martèlement d'enfer, tel Vulcain en sa forge.
Toros n'est pas un artiste ordinaire.
Son parcours personnel et professionnel, d'Alep à Paris, puis à
Romans où il s'est installé, est marqué douloureusement par le
génocide arménien. Mais il a su se montrer travailleur, opiniâtre,
opportuniste, curieux et joyeux. Aujourd'hui, son combat pour
la liberté continue symboliquement, à travers des allégories aux
formes épurées, mais il nécessite toujours un engagement physique
total.
Femmes, enfants, fruits, animaux … naissent sous ses mains d'artisan et racontent la vie. A plus de 80 ans, Toros continue à frapper fort pour la célébrer. Une leçon de volonté, de générosité et d'espoir, où la souffrance conduit à la beauté intemporelle.
Femmes, enfants, fruits, animaux … naissent sous ses mains d'artisan et racontent la vie. A plus de 80 ans, Toros continue à frapper fort pour la célébrer. Une leçon de volonté, de générosité et d'espoir, où la souffrance conduit à la beauté intemporelle.
Du dessin à la sculpture,
exposition Toros, du 13 mai au 30 octobre 2016, au Musée de la
Chaussure à Romans.
Article publié dans le JTT du jeudi 11 août.
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