Le prix Culture et Bibliothèques pour
Tous a récompensé cette année le roman de cet auteur canadien.
Mais pas question d'exotisme ou de francophonie, le sujet dépasse
les frontières et les époques, en évoquant la mondialisation de la
violence et ses ravages.
Un pays en guerre, non nommé, ce
pourrait être la Palestine, le Liban ou l'Afghanistan. Une oasis de
paix, l'orangerie, où vit une famille aimante. Mais les hommes
assoiffés de vengeance somment le père de choisir entre ses deux
fils jumeaux, Amed et Aziz. Lequel aura l'insigne honneur de porter
la ceinture d'explosifs et de se sacrifier pour détruire le camp
militaire adverse ? Les deux enfants de neuf ans sont à la fois
excités et terrorisés. La mère se bat contre cet ordre inique
donné par des terroristes manipulateurs. Pourtant il faut obéir.
Comment vit-on quand on est le
survivant, qu'on a perdu sa moitié et gagné la vie par un
subterfuge? Amed-Aziz est rongé par la douleur et la culpabilité.
Plus de dix ans après, c'est par le théâtre qu'il pourra enfin les
laisser s'exprimer.
Larry Tremblay est lui-même homme de
théâtre, écrivain et metteur en scène. La rédemption par le
théâtre ou l'écriture, il la promeut à travers son œuvre. Par un
style sobre et poétique, il plonge le lecteur dans les tragédies du
monde moderne, le questionne. Son roman est un conte philosophique
d'une grande force, une réflexion sur le bien et le mal.
L'orangeraie est disponible en
poche chez Folio.
Chronique publiée dans le JTT.
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