jeudi 25 août 2016

Chronique littéraire : L'orangeraie, de Larry Tremblay

Le prix Culture et Bibliothèques pour Tous a récompensé cette année le roman de cet auteur canadien. Mais pas question d'exotisme ou de francophonie, le sujet dépasse les frontières et les époques, en évoquant la mondialisation de la violence et ses ravages.

Un pays en guerre, non nommé, ce pourrait être la Palestine, le Liban ou l'Afghanistan. Une oasis de paix, l'orangerie, où vit une famille aimante. Mais les hommes assoiffés de vengeance somment le père de choisir entre ses deux fils jumeaux, Amed et Aziz. Lequel aura l'insigne honneur de porter la ceinture d'explosifs et de se sacrifier pour détruire le camp militaire adverse ? Les deux enfants de neuf ans sont à la fois excités et terrorisés. La mère se bat contre cet ordre inique donné par des terroristes manipulateurs. Pourtant il faut obéir.
Comment vit-on quand on est le survivant, qu'on a perdu sa moitié et gagné la vie par un subterfuge? Amed-Aziz est rongé par la douleur et la culpabilité. Plus de dix ans après, c'est par le théâtre qu'il pourra enfin les laisser s'exprimer.

Larry Tremblay est lui-même homme de théâtre, écrivain et metteur en scène. La rédemption par le théâtre ou l'écriture, il la promeut à travers son œuvre. Par un style sobre et poétique, il plonge le lecteur dans les tragédies du monde moderne, le questionne. Son roman est un conte philosophique d'une grande force, une réflexion sur le bien et le mal.

L'orangeraie est disponible en poche chez Folio.

Chronique publiée dans le JTT.

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