Quand la chaleur estivale écrase la
vallée du Rhône, quoi de plus agréable qu'une soirée dans la
fraîcheur d'un jardin ? Cette année, le partenariat entre le
festival Vochora et l'hôtel de la Villeon a permis d'organiser un
concert dans les jardins en terrasse de l'établissement. Bien cachés entre
les murs de la vieille ville de Tournon, ils bénéficient d'une
acoustique idéale.
Cigales et grillons ont interrompu
leurs stridulations lorsque les quatre jeunes musiciens du quatuor
Yako ont fait leur entrée. Les violonistes Pierre Maestra et
Ludovic Thilly, Vincent Verhoven à l'alto et Alban Lebrun au
violoncelle, ont interprété le Quatuor N°1 op 33 de Haydn, puis
l'incontournable Petite musique de nuit de Mozart, avant d'aborder le
romantisme avec le Quatuor N°11 op 95 de Beethoven. Un
rafraîchissement servi dans le patio de l'hôtel a permis de faire
connaissance avec les sympathiques musiciens, tout en profitant du
décor de l'hôtel particulier et de ses terrasses. Entre
impressionnante glycine centenaire, bigogne flamboyante et hortensia
délicat, la vue sur le château et la collégiale se découpant sur
les vignobles au crépuscule, est magique.
Gérard Lacombe, Directeur artistique
du Festival a éclairci un mystère : le quatuor Yako a
remplacé au pied levé le quatuor Nostos, car deux musiciens grecs
de ce dernier ont été convoqués sans préavis au service militaire
dans leur pays ! Une obligation que l'on ne connaît plus en
France. Fort heureusement, Lyon est une pépinière de musiciens, où
la musique de chambre est très représentée, grâce à l'Académie
de Nouveaux talents du festival Cordes en Ballade. Un autre quatuor,
Arethusa, a d'ailleurs assuré un concert l'après-midi à l'EHPAD de
la rue des Cévennes. Quand musique et solidarité vont de pair
...
La dernière partie du concert a été
consacrée au Quatuor op 80 en fa mineur de Mendelssohn.
Une musique
sombre et émouvante, dont l'interprétation a été ovationnée.
Elle a permis au public d'admirer la virtuosité, la concentration et
la cohésion des musiciens, imperturbables même lorsque les cloches
de Saint Julien ont sonné l'heure. Le charme d'un jardin au clair de
lune.
Article publié dans le JTT du jeudi 14 juillet.
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