Brienz en octobre offre une symphonie de couleurs éclatantes, lac turquoise, végétation dorée ponctuée de flamboiements rouges sur les rives, forêts de sapins sombres, puis chaumes ocres partant à l’assaut des crêtes rocheuses, enfin, tout en haut, les premières traces de neige sur les cimes.
Pour apprécier le panorama dans toute sa splendeur, rien ne vaut la montée au Rothorn, le sommet local, avec le petit train à crémaillère, qui en une heure, et à (toute) vapeur, grimpe vaillamment les 1700 m de dénivelée. Curieux attelage : la locomotive noire est accrochée derrière les wagons rouges et les pousse. Elle siffle et halète tout le long du parcours de 7.6 km, ajoutant une petite note nostalgique au voyage.
Par les vitres panoramiques, on profite de points de vue spectaculaires sur la ville, le lac, et les Alpes bernoises. Forêt ou prairie, tunnels ou vertigineux alpages, le décor se renouvelle tout au long de la rude pente, plus de 20% ! A mi-parcours, il faut recharger la locomotive en eau. Deux mécaniciens s’en chargent, visages noircis et souriants. A l’intérieur des wagons aussi, la bienveillance règne, un compagnonnage bon enfant se crée. Est-ce la lenteur du déplacement ? L’émerveillement devant la beauté grandiose du paysage ? Chacun s’extasie, et partage son enthousiasme avec ses voisins.
Après l’arrivée à la gare , il faut encore 20 minutes de rude grimpette zu Fuss avant d’atteindre le sommet, 2350 m. Là-haut, on atteint le sublime, quand la chaîne immaculée des 4000, Eiger, Jungfrau, Mönch, émerge, radieuse, au soleil. La vue s’étale à 360°, Pilatus, Riggi, Chasseral et autres cimes balisent le décor, on est vraiment au centre de la Suisse. Une borne triangulaire en témoigne : le Rothorn est à l'intersection des trois cantons : Bern, Luzern et Unterwald.
Grisés d'infini, de vent et de soleil, il ne reste qu'à faire honneur aux rösti du Rothorn Kulm Restaurant, avant d'entreprendre la descente.
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