Le centre d'énergie atomique de Marcoule a été
créé en 1955, au bord du Rhône, entre Pont-Saint-Esprit et
Bagnols-sur-Cèze. En 1956, son réacteur a produit les premiers
kilowatt-heures français d'origine nucléaire. Après un
élargissement constant de ses activités, il est maintenant
spécialisé dans la recherche sur la gestion des déchets
radioactifs. Il accueille environ 3000 employés et 2000 étudiants
doctorants de tous les pays.
A l'occasion des 60 ans du site, les
familles et amis des employés étaient invités, moyennant des
contrôles drastiques d'identité (photos et téléphones interdits),
à pénétrer dans l'enceinte hypersécurisée. Une fois les
portiques passés, une immense cité industrielle se dévoilait. Au
centre, un chapiteau festif proposait une vitrine des initiatives
économiques et sociales, et des animations ludiques, mais la plupart
des visiteurs n'avaient qu'une envie : entrer au coeur des bâtiments
où leurs proches travaillent, pour essayer de comprendre un peu ce
qui s'y passe.
La visite du bâtiment Atalante était
très prisée. Une rapide présentation : ici, on s'occupe de la
gestion des déchets radioactifs, à la fois au niveau de la
recherche théorique, de la mise en place de protocoles techniques,
et de la réalisation pratique. Le procédé français est la
vitrification, qui isole le déchet radioactif dans une couche de
verre que les rayons ne peuvent traverser. Il fallait s'équiper de
blouses et de chaussons pour parcourir d'interminables couloirs,
ponctués de portes sécurisées, et entrer dans les salles de
travail dépressurisées. Un univers robotisé, où les techniciens,
à l'abri de parois protectrices, interviennent les mains enfilées
dans des "boîtes à gants" en cas de déchets simplement
contaminés, ou en dirigeant des pinces télécommandées, situées
derrière un mètre de béton, en cas de matériaux irradiants.
Pour saisir quelques principes de la
radioactivité, le plus simple, c'était de compléter la visite de
Marcoule par une incursion au Visiatome, le musée scientifique
ouvert au public à côté du site depuis 10 ans. Un lieu qui fêtait
la science ce week-end, avec de nombreuses animations destinées à
rendre concrètes certaines notions de physique et chimie. Les
différences entre rayonnements α,
β et γ, leur utilisation pour dater les corps, ou soigner les cancers... Un stand a eu beaucoup de succès auprès des enfants : l'arbre aux cristaux, ou comment une solution saline se répand le long de buvards, pour se cristalliser à l'air.
Le Visiatome est ouvert toute l'année au public, il organise visites, expositions, conférences, animations scolaires et, pendant les vacances, des ateliers scientifiques. Le thème de celles de Toussaint : l'aimant et la boussole. De quoi faire naître des vocations de chercheurs en tous domaines !Pour en savoir plus : www.visiatome.fr
Article publié dans le JTT.
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