C’est au Ballon qu’on devait chausser les raquettes, mais
l’imposante couche de neige en a décidé autrement : route coupée, arbres
cassés encombrant la chaussée, les gendarmes nous ont priés d’aller jouer ailleurs. Avec Eric, pas de panique ! Auxelles- Haut nous tend
ses bras blancs et son parking vierge.
Ça commence par une rude montée pour traverser le village. Attention
à bien serrer à droite pour laisser passer les voitures : Les habitants
pressés n’ont pas envie de freiner et rester coincés sur la neige damée. Nous
atteignons enfin le sentier du Mont Ménard. Mais de sentier, il n’y en a
point : la couche de neige, plus de soixante centimètres, recouvre tout,
les arbres courbés ou cassés sous le poids entravent le passage.
Avec Eric, c'est pratique ! On passe dans la forêt,
hors des chemins battus (ou abattus).
Faire sa propre trace, quelle liberté. Sans pouvoir aller où l’on veut, car les amas de neige gênent notre progression. Il faut
passer à l’arrache (bonnet) entre les arbres chargés, les buissons figés, les
ronces camouflées. Oh qu’c’est difficile d’avancer ! Et ça monte,
insensiblement, puis de plus en plus fort. Objectif : l’observatoire.
Tous les repères ont changé. L’épaisseur de neige a transformé le paysage, magnifique
sous la lumière voilée. Arbres voûtés formant tunnel, petits monticules de
neige en ribambelle, branches décorées de rubans figés, crêtes givrées. Nous
traversons une tourbière indécelable, sauf par la présence d'un ruisseau à
franchir. Ambiance magique, malgré la marche difficile,
la neige profonde, les raquettes qui s’enfoncent dans des fondrières masquées, ou
accrochent une racine invisible. Avec Eric, c’est technique !
Direction la
Vierge. Nous sortons de la forêt. Oh qu’ c’est
haut ! Derrière nous, le panorama se déploie, superbe. Les Vosges saônoises,
les étangs, Belfort au loin, le tout emmitouflé de neige. Pause goûter : on a bien mérité
les friandises russes de Sylvie, il faut prendre des forces avant la descente. Car elle
sera rapide, sauvage : Vous apercevez le village tout au fond de la vallée, ? On va tracer
en direct sur lui. Avec Eric, c’est technique, mais pas de panique.
Enfin, si, un peu. Glissades obligées sur les fesses, pour
franchir les pentes trop rapides, chutes imprévues, bâtons et
bonnets accrochés, décrochés, pieds coincés, décoincés, branches écartées,
cassées, la descente épuise autant que la montée. Enfin, tout en bas, le parking, les voitures,
la civilisation retrouvée. Soulagement général, enthousiasme et sourire vainqueur.
récit qui rend bien l'atmosphère de la balade
RépondreSupprimermerci Nicole !
Jacqueline