C'est, après Rungis, un des plus
importants marché de professionnels de France. Le point de
rencontre entre producteurs de Drôme-Ardèche et acheteurs venus de
toute la région Rhône-Alpes, et de l'Est de la France. Les fruits
et légumes ramassés du matin changent de mains, au cul du camion,
par cagettes, par sacs, parfois par tonnes. Ce marché professionnel,
qui fonctionne du lundi au vendredi en été, production oblige, se
limite à trois jours en basse saison. Mais le déroulement reste le
même. Sur un immense parking, partagé en deux parties, c'est un
gigantesque ballet d'hommes et de véhicules, très organisé, mais
dans une ambiance fébrile, car il ne dure qu'une heure. Gare aux
piétons !
16h30. La sirène retentit, la grille
qui sépare les véhicules des marchands de ceux des producteurs
s'ouvre, et c'est la ruée des acheteurs vers les cultivateurs
stationnés sur leur emplacement, carnet en mains pour noter les
commandes, même si les habitués ont déjà réservé par téléphone.
Immédiatement, les livraisons s'enchaînent, avec des diables, des
chariots élévateurs ou à la force des bras. Les sacs de
châtaignes, de noix, ou de pommes de terre, les caisses de
citrouilles, les cageots de pommes, de poires, les brassées de
poireaux, les filets d'ails et d'oignons, les palettes de choux ...
changent de propriétaire en un clin d’œil. Aussitôt, les
premiers véhicules qui ont terminé de négocier repartent en
slalomant au milieu de la cohue générale.
La réglementation de la Mairie de Pont
de l'Isère est efficace et la police municipale y veille : deux
parkings fermés différents, où marchands et producteurs peuvent
s'installer dans le courant de l'après-midi, un droit d'entrée ou
un abonnement à régler pour tous, un système de pesage mis à
disposition, ainsi qu'une halle ouverte aux produits exotiques. Quand
les papiers sont en règle, les camions repartent. En ce mercredi de
novembre, presque deux cents producteurs étaient présents, pour une
soixantaine d'acheteurs, épiciers, marchands, revendeurs. Tout le
monde ne vend pas sa marchandise !
Alors, à 17h30, quand les grossistes
sont partis, il reste aux petits producteurs une solution de secours
pour écouler leurs denrées : une deuxième grille s'ouvre côté
mairie, pour laisser passer les particuliers qui espèrent faire de
bonnes affaires, au prix de gros. Une autre ruée commence.
Article publié dans le JTT du 27 novembre 2014.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire