En cette saison d’expositions et de vernissages, comment ne
pas céder à l’histoire époustouflante du Turquetto, disciple du Titien ?
Un voyage passionnant, de Constantinople à Venise, entre complots et querelles,
dans un 16ème siècle à la fois raffiné et cruel.
Elie, jeune juif de Constantinople, passionné par le dessin
et la calligraphie arabe, choisit d’émigrer à Venise pour pouvoir vivre sa
passion de la peinture. Il
se fait appeler Elias, pour fuir les persécutions religieuses. Elève prodige dans
le célèbre atelier du Titien, il gravit peu à peu tous les échelons, jusqu’à
obtenir les plus prestigieuses commandes. Sa spécialité : les sujets
religieux, qu’il sait épurer superbement, grâce à sa connaissance intime des
trois religions : la juive de son enfance, l’islam de son premier maître,
et l’orthodoxe qu’il prétend être sienne. Mais dans la Venise de la
Renaissance, les jaloux veillent, et l’intolérance règne. L’Inquisition permet
de liquider facilement les concurrents encombrants. Elias sauvera-t-il sa vie
et son œuvre ?
Metin Arditi est l’écrivain idéal pour cette grande fresque
cosmopolite. Né en Turquie en 1945, il a émigré en Suisse dès l’âge de 7 ans.
Après des études à l’Institut Polytechnique de Lausanne, puis à l’Université de
Stanford, il a brillamment réussi dans les affaires internationales, avant de
se consacrer à l’écriture. Il réside actuellement à Genève, et préside
l’orchestre national de Suisse Romande.
Le Turquetto vient de sortir en Babel Poche chez Actes Sud
au prix de 8€.
Chronique publiée dans le JTT du jeudi 20 juin 2013.
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