La sombre histoire d’une famille, joyeuse, puis déchirée,
que Delphine de Vigan essaie de comprendre, après le décès de sa mère. Elle
enquête, mais les échos contradictoires n’apportent aucune réponse à la question
fondamentale : Pourquoi Lucile, sa mère, belle, fantasque, et névrosée,
lui a-t-elle tant manqué ?
Le puzzle se met en place à travers trois épisodes
chaotiques, apportant chacun leur lot de douleurs et de joies. Lucile est née
dans une famille bourgeoise nombreuse. Amour et gaieté règnent, grâce à la
chaleur de Liane, la mère.
Mais les tragédies se suivent, le bonheur s’effrite, et le
père, Georges, règne par la terreur.
Puis les années passent. Lucile, mariée avec Gabriel, a
divorcé très vite, est passée dans d’autres bras, jusqu’à ce que la maladie
mentale la rattrape.
Mère de Delphine et Manon, elle sombre dans la démence et la drogue. Internements ,
crises, les fillettes subissent les changements d’humeur, de foyer, la précarité,
la peur.
Enfin, à 50 ans passés, Lucile connait une rémission, elle peut
enfin vivre normalement, suivre une
formation, s’investir dans un travail, et profiter de ses petits-enfants. Mais
le cancer la rattrape.
Récit tortueux, dramatique, dans un style écorché vif. Delphine
de Vigan multiplie les scrupules, les interrogations, tente de comprendre, sans
affirmer, sans juger. Lucile a-t-elle été violée à 16 ans ? La
maladie bipolaire explique-t-elle ces relations chaotiques avec ses
filles ? Personne ne peut plus répondre. Il lui faut accepter les
non-dits, le silence, la souffrance passée, constitutives d’elle-même et de son
écriture.
Delphine de Vigan née en 1966, est l’auteur de
plusieurs romans à succès, dont No et Moi, Les Heures souterraines.
Rien ne s’oppose à la
nuit, Prix France-Télévisions 2012, est sorti en livre de poche au prix
de 7.60€.
Chronique publiée dans le JTT du jeudi 31 janvier 2013.
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