Voilà un menu gastronomique qui risque fort d’être indigeste !
Car Hermann Koch, observant les faux-semblants, gratte où ça fait mal, et pose une
question dérangeante : Jusqu’où peut-on couvrir les dérives de ses
enfants ? La réponse est terrible.
Un restaurant gastronomique, deux frères et leurs épouses.
L’un est un homme politique connu, qui songe surtout à ses électeurs, à son
image. L’autre est un ancien prof plutôt sarcastique vis-à-vis de la société. Les femmes,
elles, ont toujours soutenu leurs enfants, et continuent, jusqu’à la faiblesse.
Aux hors d’œuvre, la satire sociale se met en place. Souci
des apparences. Avec le plat principal la conversation glisse des potins mondains au
drame immonde dont se sont rendus coupables leurs fils. Pas n’importe quoi :
le meurtre d’un SDF. Pourtant, ni la culpabilité, ni la compassion ne sont au
rendez-vous. Les convives restent sur leurs gardes, mentent, chacun calculant
au mieux les chances de son propre fils : comment effacer cet épisode
honteux ? Faut-il garder le silence, nier, protéger ? Le dessert sera
glacé et glacial.
Terrible leçon sur les dérives d’une société, où les parents
ne donnent plus de repères à leurs enfants, parce qu’ils ont eux-mêmes abandonné
toute morale.
Herman Koch a obtenu un succès phénoménal avec ce roman. Né
à Arnhem en 1953, c’est un acteur, scénariste et
journaliste célèbre aux Pays-Bas. Le
Dîner est maintenant disponible en format 10/18 au prix de 7.69€.
Chronique publiée dans le JTT du jeudi 14 février 2013.
Chronique publiée dans le JTT du jeudi 14 février 2013.
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