Un centre ville clos, ceinturé de
voitures. Sur le blason de la porte Saunerie, quatre mains dorées, amicales, (manos= main) invitent à parcourir les rues piétonnes, coulisses d'un festival
littéraire qui se joue fin septembre. A quatre pieds et
deux têtes, nous entrons dans l'univers grisant des Correspondances. Partout, des phrases de Giono calligraphiées sur les
vitrines, sur les murs. Régal des mots. Des écritoires installées au gré des
places, des rues, rivalisent de créativité :
posée à hauteur d'un platane, telle un nid, abritée à l'intérieur d'un
livre géant, ou dans la chambre noire d'un giga appareil photo,
devant une boulangerie, un café, une église. Surprises, clins d'oeil, régal de la découverte. Cartes, lettres,
stylos, enveloppes sont à la disposition du public. Ecrire, vite, à tout le monde
aimé. Régal du coeur.
Beaucoup de rencontres avec les auteurs,
des siestes littéraires tellement prisées qu'on n' y trouve pas une place, quelques vraies lectures, Sophocle, Quignard, trop peu à notre goût. Des spectacles
surbookés, un programme labyrinthique, des bénévoles dépassés,
des heures de queue en vain. Une annulation de dernière minute à cause de quatre gouttes de pluie, des altercations, presque des pugilats,
pour réserver des places, on a connu le meilleur et le pire. Un
festival victime de son succès, à l' organisation mal adaptée.
Le meilleur, ce fut dimanche, la
balade littéraire dans les rues du vieux Manosque, en compagnie d'un comédien lisant Giono. Entre les hautes façades aux couleurs provençales, près des fontaines, dans les jardins, avec passion et sourire, aisance et allure, il a fait revivre tout l'univers de l'enfant du pays ... et le plaisir des
mots. Que notre joie demeure.
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