Un roman où les souvenirs nostalgiques
d’une grand-mère se tricotent avec le regard actuel de sa
petite-fille. L’amour, l’amitié, la famille, l’émigration
sont évoquées en phrases simples par Tamouna, qui fête ses 90 ans à Paris,
et se souvient de son passé à Batoumi, en Géorgie. Toute sa
famille est invitée à la fête, elle espère même la venue de
Tamaz, son amour de jeunesse, qu’elle n’a jamais revu depuis son
départ forcé, à 15 ans. En contrepoint, la voix de sa petite
fille, sa confidente, photographe parisienne bien intégrée.
En chapitres courts, phrases sobres,
dans un style simple et moderne, toute la vie de la vieille femme
défile : Enfance, ruptures, mariage, naissances, deuils…
Difficultés et joies, acceptation du destin, Tamouna, malgré ses
origines exotiques, est une femme comme les autres. Presque, car la
diaspora géorgienne omniprésente veille au respect
des traditions. Convivialité parfois étouffante, pour
les jeunes qui se détournent de leurs racines.
Sans démonstration érudite, on
approche l’histoire de la Géorgie, petit pays au bord de la Mer
Noire, écrasé par le grand frère soviétique. Et on comprend mieux les drames qui s’y perpétuent encore. Une civilisation méridionale évanouie, à laquelle certains se raccrochent à
Paris, par des chants, des danses, et des rêveries politiques
enflammées.
Née en 1965 dans
une famille géorgienne,
Kéthévane Davrichewy, après des études de lettres modernes à
Paris, puis à New York, a débuté en publiant des Contes
géorgiens à l'Ecole des Loisirs. Romancière, elle écrit
également des scénarios de films d'animation, et des
chansons.
Chronique publiée dans le JTT du jeudi 20 septembre 2012.
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