lundi 8 octobre 2012

Chronique littéraire: Accabadora, de Michela Murgia


Dans un petit village sarde, Maria est cédée par sa pauvre mère à la riche couturière Tzia Bonaria, qui n’a jamais eu ni mari ni enfants. Devenue la « figlia de anima », fille d’âme, de cette femme à la fois stricte et tendre, elle s’épanouit. Toutes deux vivent en harmonie. Mais Maria ignore que Tzia Bonaria est l’ « accabadora », la dernière mère, celle qui délivre les mourants de leur agonie. Quand elle découvre brutalement ce secret, bouleversée, elle s’enfuit.

Michela Murgia nous plonge dans la vie quotidienne d’un village sarde des années cinquante. Rites immuables, convenances pesantes, omniprésence de la religion, vieilles superstitions. La vie est dure, jalonnée de travaux et de fêtes, et quand les drames familiaux éclatent, la rancune est tenace. Maria profite cependant d’une éducation libre, c’est un personnage lumineux tourné vers l’avenir.
Ce roman à l’écriture poétique et simple évoque avec sobriété des thèmes universels : la maternité, l’éducation, la transmission, l’euthanasie, la mort. Le lieu, le temps n’ont pas d’importance, le lecteur trouve ici matière à partager ses propres interrogations.

Michela Murgia est née en Sardaigne en 1972. De ses expériences professionnelles variées : animatrice, vendeuse, opératrice, administratrice, portier  de nuit, elle a tiré son premier récit : Il mondo deve sapere, en 2006. Accabadora paraît en 2009 aux Editions du Seuil. Il est maintenant disponible en Points Poche, à 6,30€.

Chronique publiée dans le JTT du jeudi  4 octobre 2012.

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