Retour d’un trek dans le Haut
Jura, avec Gym+ et Cie, sous la houlette de nos deux sympathiques
accompagnateurs, Eric et Olivier.
Je ne vous raconterai pas le
détail des randonnées superbes, vallée de la Valserine ou Balcon du Léman,
ascension du Crêt de la Neige (1720m) et de ses concurrents le Reculet (1719m),
et le Colomby de Gex, ou descente
infernale en direction du Chapeau de Gendarme.
Je ne décrirai pas non plus les
participants, volubiles ou silencieux, râleurs ou railleurs, infatigables ou contemplatifs,
les couples qui se bécotent ou se chipotent, les solitaires en quête de calme
ou de partenaires de belote, les amateurs d’espéranto ou de desperados.
J’aimerais parler plus longuement
de la faune : aigles royaux et bouquetins, papillons et lézards, escargots
et gélinottes, vaches salers sur les crêtes herbeuses du Courson … De la flore
aux couleurs foisonnantes: gentianes déjà rousses, campanules et centaurées bleues,
potentilles et pensées jaunes, œillets mauves et blancs, épilobes roses et
digitales jaunes. De l’infinie diversité des espèces, du précieux lys martagon
aux marguerites et sainfoin rustiques, des minuscules joubarbes accrochées à la
rocaille aux énormes chardons et cirses à la géométrie parfaite… mais les connaissances
naturalistes me font défaut.
Evoquer la météo ? Facile,
on a tout eu : écrasante chaleur le premier jour, ensoleillement idéal le
deuxième, pluie le troisième, avec repli stratégique dans une grotte (le
grizzly est resté au fond !), et fraicheur bucolique le dernier jour.
Entre les thermomètres mal réglés, les altimètres qui se contredisaient, et les
propos édulcorés de nos guides (« petite rando facile avec seulement 500m
de dénivelé positif » = 850m de négatif à rajouter, « rando
découverte des falaises » = 12h chaussures aux pieds…) on a beaucoup
contesté, encore plus admiré, et finalement bien survécu.
Non, c’est du refuge que je veux
parler. Le refuge CAF du Ratou, situé à 1200m, au-dessus de Lélex. On était
prévenus : économisez l’eau, les réserves des citernes sont limitées. Toilettes
sèches. On s’attendait donc à du rustique, de l’austérité.
Eh bien, pas du tout ! Au
Ratou, t’as tout : Un accueil sympathique, une bonne cuisine
régionale le soir, poulet au comté, croziflette, bleu de Gex ou morbier,
tarte au goumeau, des sandwiches et salades variés pour le pique-nique, des
boissons fraîches au retour de balade. Une douche minutée, mais bienfaisante, des
nuits douillettes sous une bonne couette. Et même des lectures voyageuses à
disposition.
Tout cela grâce à la
disponibilité et l’efficacité des deux gardiens, Charlotte et Mathias, un jeune
couple écolo, qui partage l’amour de la montagne et de la nature avec les
randonneurs de passage. Potager, poulailler, transport des bagages, cuisine et service,
ménage et approvisionnement, ils ne manquent pas d’activités, et tiennent leur
rôle avec sérieux.
J’ai beaucoup aimé leur mot de
bienvenue, l’annonce solennelle des menus et de la météo, leurs efforts pour
assurer à Patrick un bel anniversaire, et aussi leur simplicité à se joindre à
nous, lors de conviviales soirées, arrosées au Poulsard et Crémant du Jura.
Si tu randonnes dans le Haut
Jura, sans passer par le Ratou, tu rates tout !
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