Peut mieux
faire !
06/02/2012
Bouleversement des habitudes,
curiosité, étonnement, critiques, patience ou impatience. De longs
travaux, des problèmes de circulation, des
doléances, mais des visites informatives très suivies. Compte à rebours dans
les journaux, population locale de plus en plus concernée. A Porrentruy, une
reproduction de la tour
Eiffel est dressée sur le rond-point principal pour célébrer
l’événement : le désenclavement de l’Ajoie, enfin.
Inauguration présidentielle en
comité choisi, et grande fête populaire médiatisée le 10 décembre 2011. La gare est superbe, lumineuse, d’une
architecture originale. Très accessible, en pleine campagne. Flonflons et brioches,
timbres du jour et discours satisfaits, la foule est au rendez-vous, Français
et Suisses réunis, heureux.
Le lendemain, 11 décembre : les
premiers TGV s’arrêtent, les voyageurs se pressent pour Paris, Lyon, ou
Strasbourg. Photos, cadeaux, journaux, radio, TV, excitation, émotion. Instant
de gloire. Nous en sommes, un trajet grisant vers les Lumières de Lyon, à plus
de 300km/h.
Et puis, et puis, les colonnes
des journaux se font l’écho de récriminations, déceptions, agacements. Nos
têtes pensantes n’ont pas pensé à tout …
On apprend, à nos dépens, que
pour stationner à la gare pendant une courte durée, il faut choisir le parking
longue durée.
Les automobilistes étrangers au
Territoire, eux, n’en finissent pas de râler, il n’y a aucune indication de la
gare depuis l’autoroute, et les GPS sont muets.
Quant aux bus ? Celui de
Montbéliard attend ses voyageurs sur le parking d’arrivée, mais celui de
Belfort, il faut aller le chercher loin, sur la route. Pour Héricourt ,
il n’y en a pas, et la direction de Delle, n’est pas identifiable sur les
écrans : Champs Blessonniers ou Oeufs frais, pour les étrangers, qu’est-ce
que ça veut dire ?
La pesanteur est
démoralisante : il faut compter 30min de bus depuis la gare de Belfort, si
l’on ne veut pas rater le TGV. Et voyager léger, pour franchir la distance
entre l’arrêt et la gare. Où
est le bénéfice ?
Le summum de la mauvaise foi
est atteint quand un élu, prétextant le peu de fréquentation de la ligne de bus
Gare de Belfort-Gare TGV, proclame qu’il n’y a pas lieu d’augmenter les
rotations. C’est le contraire, Monsieur ! Si on augmente les rotations, et
si les bus accèdent à l’intérieur de la gare, les usagers n’utiliseront plus
leur voiture, et n’encombreront plus les parkings !
Une solution : La rénovation
de la liaison ferroviaire avec Delle et Belfort. Sujet épineux. Sur 20 km d’ancienne
voie subsistent actuellement une douzaine de passages à niveau. Pour rouvrir la
ligne, il faudrait tous les remplacer par des ponts ou des tunnels, sécurité
oblige. Vous imaginez les montagnes russes ? Une aberration, révisée à la
baisse heureusement. Regardons donc comment ça se passe en Suisse : les
barrières traversantes sont simples et sans danger.
Je ne râle pas contre le prix des
billets du TGV, ni contre le fait qu’il facilite les grands trajets, et pas les
petits. C’est la règle du jeu. Je suis ravie de pouvoir aller à Roissy, à
Lille, à Frankfurt directement.
Mais quand je suis à l’heure,
avec mon billet en poche, sur le bon quai, et que le TGV oublie de s’arrêter à
la gare de Moval, que conclure ?
Que Moval a encore besoin de
temps pour s’imposer comme gare incontournable !
1 : parkings. Accorder un droit de parking gratuit pour tout possesseur d'un titre de transport A-R entre la date du départ et celle du retour en gare me semblerait normal. Le problème, tout étant à vendre, est que les parkings de ces gares plantées au milieu de nulle part (est-ce vraiment un hasard ? ) sont gérés par des sociétés privées à but forcément lucratif. On ne va tout de même pas les priver de recettes ! Alors tant pis pour l'usager que l'on rackette. (Même remarque pour les toilettes dans les gares : devraient être gratuites aussi pour les voyageurs...)
RépondreSupprimer2 : Politique du "tout TGV" : un non sens. En fait, le TGV intéresse surtout les hommes d'affaires (qui n'auront pas à prendre navette ou taxi). Le réseau s'articule autour de quelques (grandes) villes et ensuite, c'est débrouillez-vous. A quoi sert de gagner une heure entre ici et le sud de la France si c'est pour le perdre, voire en perdre d'avantage, à gagner la gare et/ou à rejoindre sa destination finale ? Et puis, n'est-il pas inconséquent de tout miser sur la vitesse au détriment d'un maillage du réseau en vue d'une couverture plus réaliste du pays ? Une véritable politique du train comme moyen de transport en commun aurait consisté à maintenir les petites lignes, les petites gares, et à promouvoir l'utilisation du train en offrant un service de qualité. Encore eût-il fallu, pour cela, que d'une part on ait autre chose en tête que de vendre et faire circuler des voitures et, d'autre part, que l'usager (du temps où la SNCF était encore un service public) ne soit pas trop souvent la victime de conflits dits sociaux ayant pour seul but non celui mis en avant de la défense de l'usager ou du "service", mais le confort du personnel. Combien de grèves pour lutter contre la suppression des lignes jugées "non rentables" ? A mon sens, aucune.
En Suisse, pas de TGV tape-à-l'oeil, mais des trains qui circulent, sont à l'heure, s'arrêtent dans les villages. Et peu de camions sur les routes ou autoroutes. Question d'intelligence et de volonté politique...