L’isola d’Elba
est la troisième grande île italienne ; avec environ 220 km2, elle vient
loin après la Sicile et la Sardaigne. Mais c’est un petit paradis de nature, au
relief très varié, prisé par les amateurs de plages et de randonnées.
Il faut environ une heure
de ferry depuis le port de Piombino, sur la côte toscane, pour atteindre sa
capitale, Portoferraio. Une jolie ville de 12 000 habitants, qu’on
aperçoit de loin, depuis la mer, dominée par une forteresse médiévale. Comme
son nom l’indique, la ville a connu la richesse grâce à l’extraction du minerai
de fer, et ce dès l’âge étrusque. Cette richesse a valu à l’île d’être envahie
successivement par les Romains, les Ostrogoths, les Lombards, les Sarrasins,
les Pisans … jusqu’à son annexion par Florence en 1548. C’est alors que le
grand-duc Côme de Médicis ordonna la construction de la forteresse. Napolitains
puis Français s’en emparèrent ensuite, avant qu’elle redevienne toscane et
italienne.
La curiosité du touriste
français arrivant sur l’île, c’est le passage de Napoléon. C’est ici qu’il a
débarqué le 4 mai 1814. Le traité de Fontainebleau (11 avril 1814) avait érigé
l’île en principauté, pour l’offrir à Napoléon, déchu et exilé après sa
défaite. Napoléon a surtout profité de son séjour sur l’île pour préparer son
retour. Il y resta 300 jours seulement, jusqu’au 26 février 1815. L’influence de Napoléon a néanmoins été
déterminante dans le développement de l’île, il en améliora toute la gestion,
construisant des routes, réorganisant l’administration, la vie urbaine,
l’extraction de minerai et les cultures. Et le drapeau en témoigne : il
est orné de 3 abeilles impériales.
La Palazzina dei
Mulini, résidence officielle de Napoléon, domine la ville. Une simple
maison bourgeoise classique, jaune aux volets verts, dont l’exiguïté ne permet
pas d’accueillir beaucoup de touristes en même temps. La visite est rapide et
sommaire, quelques salles d’apparat, le bureau et la bibliothèque de Napoléon,
son austère lit de camp, un buste, les appartements de sa sœur Pauline, soit
une enfilade de pièces plus ou moins meublées. Le jardin en terrasse est
superbe, il offre une vue splendide sur la mer, le port et le phare. Toilettes
à l’abandon, pas de boutique, le tout est assez décevant ! Il faut aller à
sa résidence de campagne, la Villa San Martino, à quelques kilomètres,
parfaitement restaurée par un mécène russe, pour trouver un vrai musée.
Ce qui fait vivre l’île, et ses
32 000 habitants, ce n’est donc pas le tourisme napoléonien, mais les
plages de rêve et la nature propice à toutes sortes de randonnées. Longue
de 29 km et large de 18 km, avec des côtes découpées et un relief marqué,
dominé par le Monte Capanna de 1019 m, l’île d’Elbe présente une grande variété
de paysages : forêts de chênes, eucalyptus, hêtres, châtaigniers, pins,
culture en terrasses, vignobles et vergers, mais aussi maquis et criques de
galets ou de sable fin nichées au pied de falaises abruptes. Chaque tournant
réserve des vues époustouflantes sur la mer, aux eaux transparentes. Le
sous-sol de l’île est extrêmement varié, ce qui en fait aussi le paradis des
géologues.
Entre Portoferraio, ses
rues escarpées, aux maisons colorées où le linge sèche aux fenêtres, Marina di
Campo et sa sublime plage de sable, ou le charmant petit port de Porto Azurro,
quelques villages aux maisons de pierre parsèment la campagne. Hébergement
assuré pour les amateurs de plage ou de plongée. Quant aux randonneurs et
cyclistes, partis découvrir la montagne, les petits ermitages cachés ou les
anciennes mines, des refuges les accueillent. L’île d’Elbe est un parc naturel
enchanteur, un paradis pour ses visiteurs… en majorité Italiens !
Article publié dans le Jtt du jeudi 8 août.
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