mercredi 7 août 2024

L'île d'Elbe, un paradis italien en Méditerranée

L’isola d’Elba est la troisième grande île italienne ; avec environ 220 km2, elle vient loin après la Sicile et la Sardaigne. Mais c’est un petit paradis de nature, au relief très varié, prisé par les amateurs de plages et de randonnées.

Il faut environ une heure de ferry depuis le port de Piombino, sur la côte toscane, pour atteindre sa capitale, Portoferraio. Une jolie ville de 12 000 habitants, qu’on aperçoit de loin, depuis la mer, dominée par une forteresse médiévale. Comme son nom l’indique, la ville a connu la richesse grâce à l’extraction du minerai de fer, et ce dès l’âge étrusque. Cette richesse a valu à l’île d’être envahie successivement par les Romains, les Ostrogoths, les Lombards, les Sarrasins, les Pisans … jusqu’à son annexion par Florence en 1548. C’est alors que le grand-duc Côme de Médicis ordonna la construction de la forteresse. Napolitains puis Français s’en emparèrent ensuite, avant qu’elle redevienne toscane et italienne.


La curiosité du touriste français arrivant sur l’île, c’est le passage de Napoléon. C’est ici qu’il a débarqué le 4 mai 1814. Le traité de Fontainebleau (11 avril 1814) avait érigé l’île en principauté, pour l’offrir à Napoléon, déchu et exilé après sa défaite. Napoléon a surtout profité de son séjour sur l’île pour préparer son retour. Il y resta 300 jours seulement, jusqu’au 26 février 1815.  L’influence de Napoléon a néanmoins été déterminante dans le développement de l’île, il en améliora toute la gestion, construisant des routes, réorganisant l’administration, la vie urbaine, l’extraction de minerai et les cultures. Et le drapeau en témoigne : il est orné de 3 abeilles impériales.

La Palazzina dei Mulini, résidence officielle de Napoléon, domine la ville. Une simple maison bourgeoise classique, jaune aux volets verts, dont l’exiguïté ne permet pas d’accueillir beaucoup de touristes en même temps. La visite est rapide et sommaire, quelques salles d’apparat, le bureau et la bibliothèque de Napoléon, son austère lit de camp, un buste, les appartements de sa sœur Pauline, soit une enfilade de pièces plus ou moins meublées. Le jardin en terrasse est superbe, il offre une vue splendide sur la mer, le port et le phare. Toilettes à l’abandon, pas de boutique, le tout est assez décevant ! Il faut aller à sa résidence de campagne, la Villa San Martino, à quelques kilomètres, parfaitement restaurée par un mécène russe, pour trouver un vrai musée.

Ce qui fait vivre l’île, et ses 32 000 habitants, ce n’est donc pas le tourisme napoléonien, mais les plages de rêve et la nature propice à toutes sortes de randonnées. Longue de 29 km et large de 18 km, avec des côtes découpées et un relief marqué, dominé par le Monte Capanna de 1019 m, l’île d’Elbe présente une grande variété de paysages : forêts de chênes, eucalyptus,  hêtres, châtaigniers, pins, culture en terrasses, vignobles et vergers, mais aussi maquis et criques de galets ou de sable fin nichées au pied de falaises abruptes. Chaque tournant réserve des vues époustouflantes sur la mer, aux eaux transparentes. Le sous-sol de l’île est extrêmement varié, ce qui en fait aussi le paradis des géologues.

Entre Portoferraio, ses rues escarpées, aux maisons colorées où le linge sèche aux fenêtres, Marina di Campo et sa sublime plage de sable, ou le charmant petit port de Porto Azurro, quelques villages aux maisons de pierre parsèment la campagne. Hébergement assuré pour les amateurs de plage ou de plongée. Quant aux randonneurs et cyclistes, partis découvrir la montagne, les petits ermitages cachés ou les anciennes mines, des refuges les accueillent. L’île d’Elbe est un parc naturel enchanteur, un paradis pour ses visiteurs… en majorité Italiens !

Article publié dans le Jtt du jeudi 8 août.

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