mercredi 17 janvier 2024

Chronique littéraire : Où vivaient les gens heureux

La maison qu’Eleanor achète sur un coup de cœur, à 20 ans, avec ses premiers gains d’illustratrice, est certainement une maison où ont vécu des gens heureux. Et c’est exactement ce qu’elle souhaite, fonder une famille, oublier une enfance triste et solitaire, remplir la maison de cris et de rires. Peu à peu tout arrive, et d’abord un homme sympathique et chaleureux, Cam, puis trois beaux enfants. Mais la vie n’est pas un long fleuve tranquille, et les moments de bonheur ne durent pas.

Joyce Maynard raconte la vie d’Eleanor entre les années 70 et actuellement. Une vie qui d’abord répond à ses rêves avant que tout s’enraie. Les imprévus, les coups durs remettent son bonheur en question. Un terrible accident, la mésentente, l’infidélité, le divorce, les enfants qui grandissent et tournent le dos … Après avoir donné tant d’amour à une maison, à son homme, à ses enfants, et avoir cru cet amour indestructible, Eleanor doit tout quitter. Elle va souffrir mille tourments, mais même sombre, la vie continue.  Ce n’est qu’à la soixantaine qu’Eleanor arrive à abandonner ses griefs, à pardonner, à accepter, à trouver une forme d’apaisement.

Joyce Maynard, née en 1953 aux USA, a utilisé des éléments de sa vie mouvementée dans ce roman émouvant et terriblement réaliste. Un chemin d’accomplissement, avec ses réussites, ses espoirs et ses renoncements, qui est le lot de chacune.

Son roman est disponible en poche dans la collection 10/18.

Chronique publiée dans le JTT du jeudi 25 janvier 2024.

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