Le premier four solaire a été construit en 1900 à Sorède
(66). Un équipement sommaire de miroirs et réflecteur de 5 m de diamètre permettant
d’obtenir une chaleur de 900° en quelques minutes. Reconstruit en 2006 et depuis
très apprécié des touristes. Puis un autre four plus grand a été conçu par le
savant Félix Trombe à Mont-Louis (66) en 1949.
Trombe construisit ensuite à Odeillo (66), le plus puissant four solaire
mondial en 1968 : 63 miroirs disposés
verticalement répartis au sol captent les rayons de soleil pour les renvoyer sur
une parabole de 40 m de hauteur, qui les concentre et les renvoie vers le foyer
d’une tour où la chaleur peut atteindre 4000°. Les équipes du CNRS y conduisent
des expériences sur la résistance des matériaux.
Tout près, la centrale thermodynamique solaire Thémis offre
un centre de documentation et exposition public. Cette centrale ouverte en 1979
à Targasonne (66) avait pour but de transformer l’énergie solaire en
électricité, elle a fonctionné ainsi jusqu’en 1986, pour pallier au choc
pétrolier. Ses miroirs mobiles renvoyaient les rayons du soleil directement sur
une chaudière à vapeur. Mais la politique énergétique a privilégié le nucléaire,
et la centrale Thémis s’est reconvertie jusqu’en 2004 en laboratoire
d’astrophysique, les miroirs étant utilisés pour l’étude des rayons gamma.
Actuellement Thémis accueille une pépinière d’entreprises de recherche sur les
utilisations de l’énergie solaire : Satellites, avions, batteries, chargeurs,
photovoltaïque…
La dernière-née des centrales solaires thermodynamiques,
eLLO, mise en activité depuis 2018 sur 35 hectares à Llo (66) récupère elle
aussi l’énergie solaire grâce à des miroirs concaves disposés horizontalement au
sol. Ces miroirs renvoient les rayons de soleil sur des tubes disposés
horizontalement au-dessus, et chauffe l’eau qui y circule, comme dans une
chaudière. Devenue vapeur elle transforme l’énergie solaire en électricité, qui
alimente 9000 foyers de la région.
L’énergie solaire est la ressource incontournable du 21e
siècle, car infinie et gratuite. Un homme déjà, au milieu du 19e
siècle avait émerveillé l’empereur Napoléon III par un système de capteurs solaires
permettant de faire cuire des aliments ou tourner un moteur : à
l’exposition universelle de 1878, il avait obtenu une médaille d’or de
l’innovation, mais l’Etat a préféré miser sur le charbon ! Cet homme,
Augustin Mouchot, un savant français oublié, a fini dans la misère. Sa
biographie haute en couleurs vient d’être publiée par Miguel Bonnefoy sous le
titre « L’inventeur ». Une illustration de l’adage : Nul n’est
prophète en son pays. A notre génération de réparer cette injustice.
Article publié dans le JTT du jeudi 10 août.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire