Les 27 et 28 mars, l’Accueil muzolais a organisé une balade de deux jours en Ardèche méridionale. Plus d’une centaine de participants ont profité de l’opportunité de randonner entre les villages de Balazuc, Vogüé, Labeaume, petits bijoux surgis de la roche. Car la vallée de l’Ardèche est une terre minérale grandiose, où la pierre règne sur le paysage, sous toutes les formes : galets, dalles, rochers, strates, mégalithes, falaises, canyons … Sentiers caillouteux, murets de galets, escaliers taillés dans la pierre, les genoux des marcheurs ont souffert, mais la beauté immuable des paysages en valait la peine !
En randonnant dans cette nature à la fois sublime et rude,
on ne peut qu’être impressionné par la volonté des humains qui l’ont maîtrisée au
prix d’un dur labeur. Champs épierrés pour créer quelques arpents de pâturages destinés
aux chèvres et moutons, terrasses plantées de vignes et d’oliviers, jardins potagers
suspendus, la ténacité et le courage ont permis à nos ancêtres de survivre,
puis de vivre, dans une nature inhospitalière. Tout a changé avec l’essor
touristique : Les villages, leurs passages voûtés, leurs ruelles
tortueuses, leurs maisons et églises de pierre, attirent les vacanciers qui
envahissent en été les bords de l’Ardèche et du Chassezac, eldorado des baignades
et du canoé. Aujourd’hui le réchauffement climatique et la sécheresse viennent
perturber cette économie : l’eau ne coule que parcimonieusement, rivières de
galets et cascades pétrifiées ont remplacé nombre de petits affluents.
Gageons que la résistance humaine à l’adversité saura trouver des solutions, comme ce fut le cas dès la Préhistoire en Ardèche. On pourrait valoriser davantage les dolmens, comme ceux du Ranc de Figère, prodigieux assemblages mégalithiques funéraires. Il faut savoir que l’Ardèche compte plus de 700 dolmens, davantage que la Bretagne ! 138 dolmens sont répertoriés rien qu’entre Labeaume et Ruoms. L’impressionnant site tellurique des Rochers des curés à Chapias, des mégalithes dans les cavités desquelles les prêtres réfractaires à la Révolution se sont cachés, mérite aussi le détour. Ou la visite du Vieil Audon, un village abandonné après la crise de la sériciculture, et rénové depuis 40 ans par une équipe de gens motivés qui en ont fait un lieu d’accueil écologique et coopératif. Des histoires d’hommes, hors des sentiers battus, qui témoignent qu’en Ardèche, il a toujours fallu s’imposer contre la nature.
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