mardi 22 novembre 2022

Une alternative locale à Compostelle : le chemin de Saint Régis


Soyons un peu chauvins. Nous avons en Vivarais-Velay de merveilleuses montagnes sauvages et un saint patron qui en a arpenté tous les chemins. La parution récente d’un topo-guide, qui propose de parcourir en 9 jours une boucle de 200 km entre Le Puy et Lalouvesc sur les pas de Jean-François Régis, facilite grandement le choix de randonner local et spirituel.

Jean-François Régis est né en 1597 dans un petit château des Corbières, pendant les guerres de religion. Après son éducation chez les Jésuites, dont 3 ans de philosophie au lycée de Tournon de 1622 à 1625, devenu prêtre, il choisit d’exercer comme professeur, puis missionnaire dans les terres reculées du Vivarais-Velay. Au Puy, la ferveur pour le « saint père » est à la mesure des actions qu’il entreprend, vivres et vêtements distribués aux pauvres, accueil des prostituées, soutien aux dentellières … En décembre1640, il part malgré la tempête évangéliser les villages et les fermes isolés du haut plateau ardéchois. Malade, il continue de prêcher et confesser jusqu’à l’épuisement. Il meut à Lalouvesc le 31 décembre 1640. Déclaré bienheureux en 1716, il est canonisé en 1737. Depuis, Saint Régis est vénéré dans toute la région, statues, chapelles, musée, pèlerinage à Lalouvesc en témoignent. Et le nom Régis est devenu un prénom très usité !

La fédération française de randonnée a imaginé un parcours en boucle, à partir des chemins parcourus par Saint Régis.  Du Puy à Lalouvesc, en passant par le Monastier-sur-Gazeille et Saint-Agrève, et de Lalouvesc au Puy, par Saint-Bonnet-le-Froid, Dunières, Tence… C’est l’occasion de parcourir de beaux paysages volcaniques, aux panoramas ouverts sur le Mézenc, le Gerbier, le Meygal. Entre épaisses forêts et landes fleuries, villages perchés et fermes isolées, sur des chemins caillouteux ou tapissés d’aiguilles, le chemin est de toute beauté.

Par commodité, car les transports en commun y sont rares, on peut n’en faire qu’une partie, sur un jour, ou une petite boucle sur trois jours. En revanche, aucun problème d’hébergement, les gîtes et hôtels sont nombreux dans la région. Quant à la gastronomie locale, ce serait péché que ne pas y goûter : charcuteries et fromages, lentilles et verveine, châtaignes, champignons  et myrtilles… Le chemin de Saint Régis est un bel hommage au « marcheur de Dieu », mais aussi à la région tout  entière. 

Article publié dans le JTT du jeudi 17 novembre.


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