mardi 26 avril 2022

Escapade dans les Gorges du Verdon

La semaine dernière, l’Accueil Muzolais avait concocté pour ses adhérents une escapade de 3 jours dans les gorges du Verdon. Le 11 avril au matin, ils furent une centaine à prendre le car. Comme d’habitude, chaque participant pouvait choisir entre quatre groupes de marche de niveaux différents, et la possibilité de se promener en liberté.

Le premier jour fut l’occasion de découvrir la région de Rustrel, dans le Luberon, et ses fameuses carrières d’ocre, avant de rejoindre l’hébergement à Montpezat-sur-Verdon. Le 12 avril a été consacré au mythique sentier Martel, dans le Grand Canyon. Un itinéraire sportif qui surplombe le Verdon ou le longe, dans un décor grandiose, escarpé et sauvage. Le 13 avril, les Basses gorges, depuis Quinson, ont enchanté les participants par leur beauté cinématographique, le contraste entre le blanc éclatant des falaises et le vert émeraude des eaux du Verdon.

Dans le bus du retour, les randonneurs, épuisés et ravis, ont partagé leurs sensations (les plus aguerris ont dévoré 45 km de sentiers caillouteux) avec les plus contemplatifs, qui ont apprécié Moustiers-Sainte-Marie, ville de la faïence, Quinson et son musée archéologique et la promenade en bateau électrique sur les eaux du Verdon. Du bonheur pour tous, grâce à l’Accueil Muzolais.

Article publié dans le JTT du jeudi 21 avril.

jeudi 21 avril 2022

Les Jardins de l'Hermitage

Cette entreprise de Portes-lès-Valence produit thés et tisanes de qualité, honorant une réputation historique. Mais pourquoi s’appelle-t-elle Jardins de l’Hermitage ?

Un jardin, c’est le nom d’une authentique plantation de thé en Asie. On y cultive des théiers, arbustes de la famille des camélias, dont les feuilles sont cueillies plusieurs fois par an, puis transformées sur place. Après flétrissage, roulage, oxydation, fixation, séchage, les feuilles perdent 80% de leur humidité et deviennent un thé vert, noir, blanc bleu ou jaune selon leur traitement. L’Hermitage fait référence au palais de la tsarine Catherine, qui fonda la ville d’Odessa en Ukraine.

Dans les entrepôts des Jardins de l’Hermitage, à Portes-lès-Valence, les sacs de thé provenant de Chine, d’Inde ou du Cambodge voisinent avec les autres ingrédients utilisés pour les parfumer : plantes et fleurs récoltées en Rhône-Alpes, épices, arômes, gourmandises locales comme le chocolat Valrhona, le nougat de Montélimar, l’abricot de la Drôme, les marrons d’Ardèche. La créatrice de recettes originales, Elise, concocte de savoureux mélanges aux noms évocateurs : Un été à Capri, Souvenir des Marquises, Promenade à Kyoto… Pas étonnant que ses thés parfumés se retrouvent dans les épiceries fines (comptoir de Mathilde) et sur les grandes tables de la région (Pic).

Les Jardins de l’Hermitage perpétuent une tradition de qualité depuis 1887, date de création de la maison de thés par la famille Fishelson, à Odessa. Chassés par la guerre civile qui suivit la Révolution russe, les Fishelson ont émigré en France en 1917, poursuivant leur activité. En 2007 un de leurs descendants a été racheté par les cafés Pivard. En 2011 ceux-ci ayant abandonné la fabrication de thé, c’est Jacques Fleurat qui a repris les Jardins de l’Hermitage, pour leur donner l’essor actuel depuis 2014.

La production des thés et tisanes parfumés des Jardins de l’Hermitage est vendue en majeure partie en vrac pour les professionnels qui la reconditionnent sous leur nom. Mais depuis novembre 2021, suite à une demande locale croissante, une boutique a été ouverte sur les lieux de fabrication, à Portes-lès-Valence. On y trouve une belle variété de sachets de thés. Car le thé, comme le vin est un monde à part, avec ses cueillettes d’exception (impériale), ses grands crus, ses terroirs, ses rites. Des samovars invitent le client à la dégustation. On révise la meilleure façon de le déguster : avec une eau frémissante et pas plus de 2 minutes d’infusion. Et surtout pas d’infusettes 

tél : 04 75 601 044  www.jardins-hermitage.com 
380 Avenue du Président Salvador Allende, 26800 Portes lès Valence

Article publié dans le Jtt du jeudi 21 avril.

jeudi 14 avril 2022

Le cinéma italien, c'est la vie : Festivita à Valence

Chaque année, pendant 4 jours, le cinéma italien, à travers films et rencontres, enchante le public du Lux de Valence. Un cinéma contemporain, loin des effets spéciaux et publicités spectaculaires, explore des thèmes humanistes, questionne nos idées sur l’histoire, la vie, le rêve.  Des sujets originaux, traités en profondeur et avec finesse.

Ce festival annuel, dont c’était la 9e édition, est élaboré par Lux, scène nationale, en partenariat avec les élèves de l’IUT Tech de Co de Valence. Si Pierre Magne, responsable de la programmation, assure la partie cinéma, il faut saluer l’implication des étudiants valentinois, qui pendant plusieurs mois ont préparé et assumé toute la logistique du festival. Un travail de communication, qui leur a permis de pénétrer dans le monde de la presse, de la radio, de la TV. Un travail de gestion des différents postes à pourvoir pendant le festival. Jusqu’à la découverte de la gastronomie italienne, puisqu’ils ont concocté eux-mêmes les buffets des soirées. Tout cela sous la houlette de leur professeur d’italien, Elena Palmieri, passionnée par la transmission de sa culture.

Guido Barlozzetti, critique de cinéma, responsable de programmes cinéma et littérature à la RAI (radio-télévision italienne), est venu spécialement de Rome pour présenter trois films inédits, Ariaferma ou comment un événement inédit peut transformer la vie en prison, Il Buco, déambulation poétique dans l’un des plus profonds gouffres souterrains, et Marx peut attendre, réflexion et thérapie familiale sur le suicide d’un frère. Mimmo Calopresti, réalisateur calabrais, a présenté en visioconférence Aspromonte, immersion dans la grandeur et misère d’un petit village de Calabre, isolé du monde, dans les années 50.

Les séances scolaires ont elles aussi enchanté le public, que ce soit le film d’animation La mouette et le chat, ou l’exceptionnel il campione, narrant la difficile cohabitation d’une star du foot avec le professeur qui le prépare au bac. Un film à mettre au programme de tous les lycées !

L’association franco-italienne Assofital, l’institut culturel italien de Lyon, ont aussi collaboré par leurs réseaux à ce chaleureux festival apprécié du public. Mais c’est dans la mémoire des étudiants que le souvenir de ces journées restera gravé : grâce au festival, ils ont eu l’opportunité de vivre un travail d’équipe passionnant, qui les a soudés et préparés à leur future vie professionnelle.

Article publié dans le JTT du jeudi 14 avril 2022.

vendredi 8 avril 2022

Jean-Charles Ostorero, un Romanais … au sommet des Dieux


Jean-Charles Ostorero a obtenu, avec son équipe, le César du meilleur film d’animation pour son film : « Le Sommet des Dieux » lors de la cérémonie de remise des prix à Paris en février 2022. Malgré sa nouvelle notoriété médiatique, le producteur, toujours Romanais, a accepté volontiers d’évoquer la genèse du film à la terrasse du café « Le Nice » à Tain.

Né à Romans, Jean-Charles Ostorero a poursuivi ses études à Sciences Po Grenoble avant d’intégrer un poste à la direction de Mediactor, société de communication et production cinématographique. En 1989, il décide de voler de ses propres ailes en créant sa propre société, Julianne films, dont le siège social est à Romans, qui produit films et documentaires pour Arte, Canal+ et France Télévisions.



Jean-Charles Ostorero passe depuis toujours ses vacances à Chamonix, c’est un passionné d’alpinisme et grand connaisseur de la littérature de montagne. C’est ainsi qu’il découvre en 2012 un Manga édité chez Kana : « Le sommet des dieux ». L’histoire de la disparition mystérieuse d’un alpiniste anglais, Georges Mallory, en 1924, dans l’Everest. Coup de foudre immédiat. En tant que producteur, il est convaincu qu’il faut en faire un film. Un long travail d’approche s’en suit, contacter les auteurs japonais, Jirô Taniguchi et Baku Yumemakura, acheter les droits, solliciter un réalisateur, un studio d’animation, réécrire le scénario et convaincre les différents partenaires … Sans compter le Covid ! Le film, réalisé par Patrick Imbert, voit le jour en 2021. Présenté au festival de Cannes en juillet, il obtient immédiatement un grand succès auprès de la presse, puis du public. 

Lundi 21 mars, Jean-Charles Ostorero et Patrick Imbert assuraient une masterclass à la bibliothèque universitaire de Valence, devant 80 étudiants motivés. Puis, au cinéma Le Navire, où le film reste programmé, ils ont animé une belle rencontre avec le public. Jean-Charles Ostorero est conscient d’avoir permis l’émergence d’un nouveau type de film d’animation, plus adulte, grâce à ce sujet mythique et mystique : la montagne. Il apprécie ces partages avec le public, et est heureux d’avoir rendu à la montagne et aux montagnards tout le bonheur qu’il a connu grâce à eux.


- le film « Le sommet des dieux » est encore programmé au cinéma, et disponible en DVD

- le livre : « Autour du sommet des dieux », de Thomas Vennin et Patrick Imbert, raconte la genèse du film avec de superbes photos
- le manga en 5 tomes : « Le Sommet des Dieux », de Jirô Taniguchi et Baku Yumemakura, est disponible dans les librairies et bibliothèques.

Article publié dans la Tribune et le JTT du jeudi 7 avril 2022.

mercredi 6 avril 2022

Chronique littéraire : Arène, de Négar Djavadi

Ce roman foisonnant est un coup de poing. Le décor est Paris, une arène dans laquelle chacun essaie de vivre ou de survivre, dans une violence et un chacun pour soi semblables à ceux des jeux du cirque autrefois.

Benjamin est le directeur pour la France d’une plate-forme style Netflix, un poste gagné de haute lutte. Son avenir est assuré, mais à la suite d’une méprise, lors d’une bagarre, son destin bascule. Un jeune du quartier est assassiné, des émeutes, des règlements de compte s’enchaînent. Un bouleversement qui a des conséquences sur les policiers, les épiciers chinois, les réfugiés afghans, les dealers du quartier et les habitants pris en étau … Personne ne sort indemne de ces affrontements, où chacun lutte pour manger, pour frimer, pour se venger, se rebeller. Négar Djavadi dresse un portrait terrifiant de notre société égoïste, où un événement aléatoire peut changer le cours des vies planifiées. Pas d’amour salvateur, les mères ne peuvent que pleurer.

La description au scalpel de la poudrière des banlieues comme celle des beaux quartiers est réaliste, la documentation solide, les personnages profondément humains, l’intrigue haletante. Bref, un polar social brillant, perturbant, qui résume bien la société actuelle.

Négar Djavadi est une romancière et scénariste d’origine iranienne. Elle vit et travaille à Paris. Son premier roman « Désorientale » a obtenu un succès international.

« Arène » est disponible en poche chez Liana Lévi.

Chronique publiée dans le JTT du jeudi 31 mars.