Patrimonial, avec les musées du parchemin et du cuir, de la papeterie … qui rappellent les heures de gloire du bassin annonéen. Les troupeaux fournissaient les peaux, deux rivières, la Deûme et la Cance l’énergie nécessaire à la transformation des matières premières. Ainsi est née une industrie du cuir, tanneries et mégisseries fournissant chaussures et sacs. Avec les peaux, traitées plus en finesse, on a fabriqué du parchemin. Avec les poils, du feutre, des tissus. Et le papier est arrivé, fruit des pratiques précédentes.
Tout cela, on le découvre dans deux petits musées privés. Celui
du parchemin et du cuir se trouve au sein de l’entreprise Dumas, une des
dernières à fabriquer ce support d’écriture imputrescible. On imagine à tort
que le parchemin est un vieux papier ! Pas du tout. C’est une peau tannée,
rasée, traitée, étirée, jusqu’à une épaisseur de moins d’un dixième de
millimètre, mais qui reste solide au point d’être utilisée pour les tambours
(dont ceux de la garde républicaine), les abat-jours, le garnissage de meubles…
et comme support d’écriture dès le 2e siècle. La parcheminerie
Dumas, labellisée Entreprise du patrimoine vivant, fait découvrir aux visiteurs
de son petit musée la fabrication du parchemin, son histoire depuis qu’il a remplacé
le papyrus, ses utilisations contemporaines et offre de nombreux objets à la
vente.
Si le parchemin a été utilisé pendant tout le Moyen-Age, il fut à son tour dépassé par le papier au XVe siècle, une technique volée aux Chinois qui l’utilisaient depuis des siècles. Le Musée des papeteries Montgolfier et Canson, situé dans la demeure historique des Montgolfier au bord de la Deûme, est là pour rappeler son histoire. Pour faire du papier, il faut de vieux tissus en lambeaux, de l’eau, des produits issus de la tannerie, des feutres… Une fabrication que les guides du musée exécutent sous les yeux des visiteurs.
Les Montgolfier, famille d’industriels et surtout d’inventeurs,
peaufinèrent leur technique jusqu’à la perfection. Plus tard alliés à la
famille Canson, ils développèrent le fameux papier dont la réputation est
internationale. Et quel est le sigle qui orne tous les papiers Canson ?
Une montgolfière ! Car le symbole d’Annonay, la gloire des Montgolfier,
fut bien sûr cette montgolfière en papier qui s’éleva depuis la place des
Cordeliers le 4 juin 1783… Premier vol dans l’espace ! Le musée des
papeteries présente tout ce parcours, sans oublier Marc Seguin, un petit-neveu des
Montgolfier, qui inventa la technique du pont suspendu, puis la chaudière
tubulaire et permit la naissance des chemins de fer en France.
Annonay cache dans ses vertes vallées d’autres richesses,
celles d’une nature sauvage, dans un environnement exceptionnel de collines et
plateaux entaillés par de nombreuses rivières. Aux plaisirs de la randonnée à
pied s’ajoutent les baignades, l’escalade, le vol en montgolfière ou en ULM.
Mention particulière pour le vélo, célébré par les fans de l’Ardéchoise mais
aussi par les amateurs de beaux paysages, qui peuvent choisir de parcourir la
Dolce Via (de Saint-Agrève à La Voulte), la Viafluvia, qui rejoint la Loire au
Rhône, ou la Viarhôna au bord du fleuve roi. Un effort physique qui permet de
profiter sans limite d’un autre patrimoine, gourmand celui-là, avec les bonnes
tables locales et les producteurs de vin, de fruits, de miel, de fromages…
La ville d’Annonay propose tout l’été des animations de rue,
cinémas, énigmes, concerts, parcours à thème que chacun peut découvrir à son
rythme. Si vous préférez un programme personnalisé, Sandrine Defour, guide-conférencière
sur Annonay et ses environs, organise des balades à thème destinées aux amateurs
de terroir, de nature et de patrimoine. Vous pouvez la contacter sur Facebook
ou par téléphone 06 82 27 79 66.
Article publié dans le Jtt du jeudi 26 août.