Viviers est une ville dotée d’un magnifique patrimoine
historique, mal connu des habitants de la région. Sa traversée par la nationale
86 ne révèle rien, il faut s’y arrêter et flâner le long du parcours de
découverte en libre accès proposé par l’Office tourisme. Départ de la mairie,
ancien et majestueux palais épiscopal, dont la salle des mariages est
entièrement décorée de fresques à l’italienne, illustrant les saisons et des
passages de la Bible.
L’histoire de Viviers, capitale du Vivarais, est riche et tumultueuse, il suffit d’ouvrir les yeux et d’admirer les vestiges pour voir surgir un passé prestigieux. Dans la grande rue pavée, les beaux décors des hôtels particuliers du XVIIIe siècle : mascarons, linteaux, portes… Une Maison des Chevaliers à la superbe façade Renaissance. Puis grimper dans la vieille ville moyenâgeuse, aux ruelles étroites et pittoresques. Portes basses, judas grillagés, verrous énormes, passages voûtés se succèdent jusqu’au sommet de l’éperon rocheux, dominé par la cathédrale Saint-Vincent. La construction romane du XIe siècle fut remaniée en gothique flamboyant au XVIe siècle, par l’évêque Claude de Tournon (oncle du Cardinal François de Tournon). Son chœur lumineux accueille de nombreux concerts en saison. L’esplanade dégagée au pied de la tour crénelée offre une vue spectaculaire sur le Rhône et sa vallée, elle porte le nom de Jules II, le pape mécène de Michel-Ange et Raphaël, qui a fait construire la basilique Saint-Pierre à Rome pendant son pontificat. Et fut d’abord évêque de Viviers en 1477-1478.
Car les évêques de Viviers étaient de puissants princes. La
vie de la ville s’organisait alors autour de la cathédrale, de l’évêché, des
chapelles. Les chanoines y occupaient les maisons du sommet de l’acropole. Les églises,
écoles religieuses, archives diocésaines témoignent encore de ce passé, malgré
les carnages perpétrés pendant les guerres de religion. Commencé en 1776, le grand
séminaire fut successivement utilisé comme caserne, puis prison, c’est actuellement
un centre d’accueil de pèlerins et de retraites, sous le nom de Charles de
Foucault, ordonné prêtre lui aussi à Viviers en 1901.
On peut remonter le temps plus loin encore, jusqu’à l’époque
romaine, illustrée par le magnifique pont de douze arches de pierre, qui enjambe
l’Escoutay. Cette rivière rejoint le Rhône au port de plaisance, lieu d’escale
privilégié des navires de croisière avant la pandémie. Car ce sont les
touristes étrangers qui apprécient le plus le patrimoine historique de Viviers,
où on leur réserve le meilleur accueil.
En plus de son passé prestigieux, Viviers est connue pour
son activité de transformation du calcaire local. Des fours à chaux aux
cimenteries Lafarge, en passant par les carreaux de mosaïque à motifs
médiévaux, tout un patrimoine social et économique, comme la Cité blanche, mérite
préservation et rénovation. Les associations locales s’y emploient, dans le but
de faire venir un autre public. Et pour finir en chanson, on trouve même à côté
de Viviers, sur la D 86, une statue érigée en hommage à Johnny, dans la cour du
restaurant « Tennessee ».
A Viviers, on n’arrête pas l’Histoire !
Article publié dans le JTT du jeudi 15 avril 2021.
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