Le film de Nils Tavernier a donné une nouvelle impulsion au Palais Idéal. Si beaucoup de visiteurs venaient à Hauterives apprécier l'oeuvre artistique, tous ne connaissaient pas l'histoire de la passion dévorante de Ferdinand Cheval pour l'architecture. Grâce au film, l'homme, né en 1836, se dévoile. Une opiniâtreté, un talent et un labeur qui forcent le respect et permettent de mieux comprendre les sentences moralisatrices inscrites sur l'édifice.
Dès l'entrée dans l'espace muséal, les visiteurs retrouvent
l'enchantement du film. L'architecture claire, à la fois massive et légère, se
détache dans le cadre vert sombre des sapins, le Palais Idéal semble sorti d'un conte de fées, avec ses balustres, ses escaliers, ses passages secrets,
ses grottes, et tout l'enchevêtrement de béton, coquillages, galets, qui
témoignent de l'imagination de l'auteur. Temples hindous, égyptiens, mosquées,
chapelles, chalets suisses, Ferdinand Cheval, pendant ses longues tournées de
facteur dans les collines (une trentaine de kilomètres minimum), avait le temps
de lire les cartes postales et de parcourir en rêve le monde. Sa fascination
pour l'étrange guidait sa construction
qu'il enjolivait inlassablement de lianes, personnages et animaux bizarres. La
matière première : des cailloux qu'il ramassait pendant ses longues
marches, des coquillages, de l'eau, de la chaux et du sable. Et parfois une
structure métallique sur laquelle il entortillait sa pâte de béton. Il
travaillait la nuit, juché sur des échafaudages de fortune, bricolés par
lui-même, mû par une fièvre intérieure.
Indifférent aux railleries du voisinage, aux problèmes de
santé, d'épuisement, mais affecté durement par le décès de ses proches, Cheval
s'obstina et poursuivit son ouvrage pendant 33 ans, de 1879 à 1912.
Curieusement, la notoriété arriva très vite. Son architecture naïve, qualifiée
de surréaliste, puis d'art brut, attira les touristes dès la fin du XIXème
siècle. Ferdinand Cheval, incapable de s'arrêter, enchaîna sur l'édification de son tombeau, terminé à l'âge de 86 ans. Il
mourut deux ans plus tard, en 1924.
Le Palais Idéal est ouvert toute l'année. Outre les concerts
de l'été et visites thématiques, il revient à l'essence même de la création
architecturale féérique en proposant une exposition temporaire de sites
emblématiques réalisés en Lego. Des ateliers Lego pour enfants sont aussi
programmés pendant les vacances scolaires.
Renseignements : 04 75 68 81 19 ou facteurcheval.com
Article publié dans le JTT.
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