En 1874, au Soudan, une petite fille de cinq ans est enlevée
par des marchands d’esclaves, près de son village du Darfour. Battue, traînée,
violentée, affamée, jour après jour, elle essaie de survivre, prisonnière d’une
longue caravane d’esclaves et autres marchandises. Après des centaines de
kilomètres, arrive le marché aux esclaves, la séparation, les coups. Des
maîtres violents, pervers, se succèdent, elle endure toutes sortes de tortures
avant d’être rachetée à Khartoum, à l’âge de quatorze ans, par un consul
italien qui la ramène à Venise dans ses bagages.
Une autre vie commence : pas esclave mais domestique,
nourrice d’enfant. Pourtant l’Italie la rejette, sa couleur noire effraie les
Blancs. C’est dans un couvent qu’elle va
tenter de se reconstruire, difficilement, car elle représente pour certains
l’image du diable. Pour d’autres un moyen de propagande, justifiant la
colonisation. Toujours traitée en objet, même de culte.
Véronique Olmi a découvert l’histoire extraordinaire de
Bakhita en se promenant dans une église. Elle ne s’est pas contentée de la retranscrire,
mais l’a enrichie d’une documentation fouillée, et de sa perception du
personnage. Elle arrive à nous faire
vivre l’épopée à hauteur de Bakhita. Emotions, souvenirs, rêves d’enfant donnent
à cette héroïne la volonté de vivre malgré tout. Pas de voyeurisme, mais des
descriptions vivantes du contexte géographique, historique, social. Et
l’immersion totale dans l’âme lumineuse et blessée de Bakhita. Une réussite.
Véronique Olmi, écrivaine et scénariste, est née en 1962 à
Nice. Elle a reçu le prix Fnac pour ce roman, maintenant disponible
en Livre de Poche.
Chronique publiée dans le JTT.
Chronique publiée dans le JTT.
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