L'association Tain, Terre et Culture a
proposé mercredi dernier au public une conférence de André Chabot,
photographe natif de Tain et spécialiste mondial de l'art funéraire.
Si le thème, le passage du cimetière chrétien au cimetière laïc,
était austère, la présentation, images à l'appui, a passionné le
public. Une approche « vivante » de la sociologie des
cimetières et de l'évolution artistique qui l'accompagne.
Jusqu'au 19ème siècle, la mort était
prise en charge par la religion. Les grands thèmes religieux,
Christ, Vierge, anges, pleureuses, colonnes brisées, ornaient alors
les tombes les plus riches, celles des ecclésiastiques et des
aristocrates. En 1860 les cimetières sont municipalisés. L'Eglise
officie alors aux obsèques, mais l'enfouissement est désormais
confié aux laïcs. La statuaire funéraire se modifie avec
l'émergence d'une bourgeoisie industrielle et matérialiste. On passe de l'espoir de
la résurrection à une symbolique centrée sur la vie sur terre, à
travers le métier, la philosophie, les sciences.
Le 20ème siècle avec les grands massacres collectifs marque la disparition progressive des rituels. Après la multiplication de tombes guerrières, la société civile prend le pas, anarchistes, libre-penseurs, poètes, affichent leurs convictions. La faucille et le marteau, les symboles francs-maçons, les citations parfois humoristiques ou impertinentes, remplacent les signes religieux sur les tombes. Le matérialisme et l'individualisme contemporains s'expriment librement, on personnalise le défunt à travers ses loisirs, son travail : pompier, footballeur, motard ou clown...
Le 20ème siècle avec les grands massacres collectifs marque la disparition progressive des rituels. Après la multiplication de tombes guerrières, la société civile prend le pas, anarchistes, libre-penseurs, poètes, affichent leurs convictions. La faucille et le marteau, les symboles francs-maçons, les citations parfois humoristiques ou impertinentes, remplacent les signes religieux sur les tombes. Le matérialisme et l'individualisme contemporains s'expriment librement, on personnalise le défunt à travers ses loisirs, son travail : pompier, footballeur, motard ou clown...
André Chabot est un spécialiste
mondial de l'image funéraire. Installé depuis longtemps à Paris,
il parcourt tous les grands cimetières de la planète, rapportant
des séries de clichés étonnants, dont plusieurs font l'objet de
livres d'art. Sa dernière parution rend hommage aux tombes des
soldats de la Grande Guerre. Les photos présentées lors de la
conférence, prises en Russie, en Argentine, en Europe, sont révélatrices
de l'identité des peuples : en Argentine, les musiciens ont
leur carré, ils sont représentés grandeur nature avec leurs
instruments. En Russie, les militaires bardés de décorations, les
cosmonautes avec leur fusée, voisinent avec les oligarques affichant
une réussite de mauvais goût, assis sur des fauteuils présomptueux,
leurs clés de Mercedes à la main.
Actuellement, tout est possible pour personnaliser une tombe, tant dans les matières, marbre, granit, bronze, que dans les décors, sculptés, forgés, photogravés ... Les créations florales, les assemblages de cailloux, de cœurs, les offrandes, les messages complètent et entretiennent une ambiance autour du corps du défunt.
Actuellement, tout est possible pour personnaliser une tombe, tant dans les matières, marbre, granit, bronze, que dans les décors, sculptés, forgés, photogravés ... Les créations florales, les assemblages de cailloux, de cœurs, les offrandes, les messages complètent et entretiennent une ambiance autour du corps du défunt.
Après avoir photographié et analysé
des milliers de tombes, André Chabot ne pouvait pas rester
indifférent à la sienne; qu'il souhaite emblématique du 21ème siècle. Au Père-Lachaise, dans une chapelle
restaurée, son caveau est
prêt : sur un mur de
pierre vertical, un énorme appareil photo regarde le visiteur. Pas de nom, pas d'épitaphe, mais un QR Code qui renvoie au site internet de l'association créée par André et sa femme Anne : « La mémoire nécropolitaine ».
pierre vertical, un énorme appareil photo regarde le visiteur. Pas de nom, pas d'épitaphe, mais un QR Code qui renvoie au site internet de l'association créée par André et sa femme Anne : « La mémoire nécropolitaine ».
Article publié dans le JTT du jeudi 1 novembre.
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