C'est du côté du temple Saint-Ruf qu'il faut chercher des
indices. Ce temple protestant était à l'origine une église catholique,
Saint-James, appartenant à l'opulente abbaye de Saint-Ruf, sise au bord du
Rhône, près de l'actuel Parc Jouvet, aujourd’hui détruite. Au tout début du
XIIème siècle, on y accueillit un jeune fugitif anglais, Nicolas Breakspeare.
Pèlerin, puis employé comme domestique, il prononça ses vœux, de novice devint
chanoine, puis prieur en 1140. Ses qualités éminentes le conduisirent à prendre
ensuite la tête de l'abbaye-mère de Saint-Ruf en Avignon, en tant qu'abbé. Il
déplaça alors l'ordre de Saint-Ruf à Valence. L'étape suivante fut sa nomination
comme cardinal par le pape Eugène III. Après diverses missions en Scandinavie,
il devint pape à son tour, de 1154 jusqu'en 1159, sous le nom de Adrien
IV. Valence peut s'enorgueillir d'avoir
formé le seul pape anglais de toute l'histoire !
Le passage de Pie VI à Valence est plus dramatique :
Confronté à la Révolution française et ses exactions contre les religieux, puis
aux ambitions du Directoire et de Napoléon Bonaparte qui entendaient instaurer
une république à Rome, il fut contraint de renoncer à son pouvoir temporel.
Prisonnier des Français par ordre du Directoire, obligé de quitter Rome en
février 1798, à l'âge de 80 ans, il arriva à Valence après un long chemin. Il y
séjourna quelques mois, avant d'y mourir le 29 août 1799. D'abord enterré à
Valence, sa dépouille fut ensuite transférée à Rome en 1801. Mais les
Valentinois qui avaient apprécié le pape lors de son séjour, demandèrent comme
relique son cœur, qui leur fut renvoyé en 1811. Depuis, il est conservé dans un
coffret situé sous le buste même de Pie VI, dans le choeur de la cathédrale
Saint-Apollinaire.
Vie ou mort, ambition ou lâcheté, croisade ou concile, les
raisons du passage des papes à Valence sont multiples. Les guides-conférenciers
de Valence Romans Agglo, très documentés, font découvrir les
petites histoires de la grande histoire, au fil d'un parcours à travers des lieux peu connus de la ville. Et ce, tout au long de l’année !
Renseignements : 04 75 79 20 86.
Article publié dans le JTT.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire