Amateurs de westerns, voici la quintessence du genre. Une
œuvre originale qui déroule toutes les scènes d’anthologie : convois de
chariots dans la prairie, cow-boys et chevaux sauvages, cérémonies indiennes,
attaque de la diligence, saloon et filles de joie, sheriff et voleurs…
C’est la construction du roman qui joue l’originalité :
Les chapitres déroutent au premier abord, en présentant une succession de
protagonistes. A peine est-on familiarisé avec l’un, qu’un autre arrive, avec
son passé trouble. Faillir être flingué, c’est leur lot quotidien, ils tentent
tous de survivre dans des conditions hostiles.
Puis les morceaux du puzzle s’assemblent, les rapports se
tissent. Sans se concerter, les personnages convergent tous vers un même lieu. Apprennent
à cohabiter. Et grâce à la conjonction de leurs talents et à l’émergence d’une
solidarité, on assiste à la naissance d’une véritable ville de l’Ouest. Genèse
métaphorique de la société civilisée.
Il n’y a pas que les garçons qui aiment les westerns. Par sa galerie de portraits, où les femmes fortes ne sont pas
exclues, Céline
Minard réinvente le genre, avec une construction maîtrisée, une plume
puissante, tantôt ironique tantôt lyrique. Un grand vent qui décoiffe.
Attention à vos scalps !
Née à Rouen en 1969, Céline Minard a écrit plusieurs
ouvrages de fiction. Faillir être
flingué a obtenu le Prix du livre Inter en 2014. Il est maintenant disponible en poche chez Rivages.
Chronique publiée dans le JTT du jeudi 21 mai 2015.
Chronique publiée dans le JTT du jeudi 21 mai 2015.
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